Un stress réplicatif spontané des cellules souches du follicule pileux serait à l’origine de l’inflammation dans l’hidradénite suppurée - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Une anomalie du follicule pileux serait impliquée dans l’hidradénite suppurée (HS). Nous avons étudié les cellules de la gaine externe du follicule pileux (ORS). Nos résultats montrent que les ORS des patients HS (ORS-HS) sécrètent spontanément IP-10 et RANTES qui recrutent les cellules immunitaires. Notre étude actuelle se focalise sur la caractérisation des mécanismes à l’origine du profil pro-inflammatoire des ORS-HS.
Matériel et méthodes |
Trente-trois patients HS (moyenne d’âge 30,4 ans ; IMC 27,1 ; % femmes : 54 % ; % Fumeurs : 36.3 %) et 25 donneurs sains (moyenne d’âge 34,5 ans ; % femmes : 84 %) sont inclus dans le cadre d’un CPP approuvé par le comité d’éthique d’Henri Mondor. Les cellules de l’ORS sont isolées à partir de déchets opératoires de peau après dissection des follicules pileux. L’expression des ARNm et des protéines sont étudiées par RT-qPCR et Western Blot. L’étude du cycle cellulaire et du phénotype du follicule pileux est réalisée par cytométrie en flux. La présence d’ADNsb, de phospho-CHK1 est analysée par immunofluorescence. La vitesse de la fourche de réplication est étudiée par la technique du peignage moléculaire.
Résultats |
L’analyse transcriptomique révèle une dérégulation de l’expression de gènes impliqués dans le cycle cellulaire et la prolifération des ORS-HS ainsi qu’une signature interféron de type I. L’analyse phénotypique des cellules du follicule pileux montre un enrichissement significatif des cellules progénitrices proliférantes et une perte de la population de cellules souches quiescentes dans les follicules pileux des patients HS. L’étude du cycle cellulaire et de la vitesse de la fourche de réplication de l’ADN montrent respectivement une accumulation d’ORS-HS en phase S et un stress réplicatif de ces cellules. Ce stress est associé à l’activation de voies de dommages à l’ADN se traduisant notamment par la phosphorylation de CHK1 in vitro dans les ORS-HS et dans les cellules souches fraîchement isolées du follicule pileux HS. L’activation des voies de dommages à l’ADN peut conduire à la formation de micronuclei et à l’accumulation d’ADN simple brin cytosolique que nous avons mis en évidence dans les ORS-HS. Nous avons observé que l’accumulation de cet ADN cytosolique active la voie IFI16-STING et entraîne la production d’IFN de type I et de leurs gènes cibles dans les ORS-HS.
Discussion |
Nos résultats suggèrent qu’un défaut de l’homéostasie des cellules souches du follicule pileux serait le primum movens de la maladie et initierait une boucle inflammatoire. Ce défaut fait le lien entre la susceptibilité génétique et l’inflammation chronique observée dans l’HS.
Conclusion |
La mise en évidence de ce nouveau mécanisme dans la physiopathologie de l’HS permet d’envisager de nouvelles cibles thérapeutiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cellules souches du follicule pileux, Hidradénite suppurée, Stress réplicatif
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A82 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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