Impact de l’obésité sur l’efficacité et la tolérance du premier biomédicament : analyse à partir de la cohorte nationale Psobioteq - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
L’obésité serait un facteur de risque indépendant de développer un psoriasis (Ps) de novo et des poussées de Ps, et serait associée à un sur-risque d’arrêt thérapeutique par réponse thérapeutique moindre ou toxicité accrue. Nous avons souhaité comparer l’efficacité et la tolérance du premier biomédicament (BM) dans une population psoriasique obèse et non obèse.
Matériel et méthodes |
Les patients de la cohorte nationale Psobioteq étaient inclus, entre 07/2012 et 12/2017, s’ils présentaient un Ps en plaques et/ou érythrodermique, initiant un 1er BM et dont l’indice de masse corporelle (IMC) était connu. Les patients étaient classés selon leur IMC≥ ou <30kg/m2. La nature du 1er BM introduit, son maintien, le recours à une optimisation posologique, les causes d’arrêt étaient comparés selon la présence d’une obésité ou non par des tests du Chi2 et des courbes de Kaplan-Meier. En cas d’obésité, les facteurs associés à un meilleur maintien ont été réalisés à l’aide d’un modèle de Cox.
Résultats |
Un total de 931 patients ont été inclus, 64 % d’hommes, âge médian : 46 ans, IMC médian : 27kg/m2, dont 290 (31 %) obèses. Les principaux 1ers BM initiés étaient : adalimumab (ADA) (43 %), ustékinumab (UST) (30 %), étanercept (ETA) (23 %). La nature du 1er BM n’était pas différente en cas d’obésité ou non. Tous BM confondus, le maintien était significativement plus faible en cas d’obésité, avec un maintien de 63 %[58–69] vs 73 %[69–77] à 1 an, p<0,001. Le maintien à 1 an en cas d’obésité était significativement plus faible pour l’UST (66 %[56–78] vs 81 %[75–87], p=0,009) et l’ETA (53 %[42–67] vs 62 %[54–70], p=0,019), mais n’était pas différent pour l’ADA (65 %[57–75] vs 73 %[68–79], p=0,110). La 1re cause d’arrêt dans chacun des deux groupes était l’inefficacité primaire dans 72 % (obèses) et 56 % (non obèses) des cas. Le recours à l’optimisation posologique n’était pas différente entre les 2 groupes pour l’ETA et l’UST, alors qu’elle était plus fréquente chez les obèses pour l’ADA (SHR=1,91[1,23–2,96], p=0,005). En cas d’obésité, en analyse multivariée, l’ETA en 1re ligne comparativement à l’ADA était associé à un sur-risque d’arrêt (HR : 1,5[1,0–2,2]).
Discussion |
Notre étude confirme une efficacité moindre de l’UST et de l’ETA en cas d’obésité, sans mettre en évidence de toxicité accrue des BM en cas d’obésité. Cette efficacité moindre chez les patients obèses n’était pas retrouvée avec l’ADA, sans doute contre-balancée par une optimisation plus fréquente que chez les non obèses. Il est enfin intéressant de noter que le choix du 1er BM n’était pas influencé par l’IMC du patient, les prescripteurs ne privilégiant ni un BM adaptable au poids (UST, infliximab), ni un BM non-associé à la prise de poids (UST).
Conclusion |
L’efficacité moindre des BM en cas d’obésité doit être plus largement connue et des schémas thérapeutiques d’optimisation posologique devront être validés pour la population obèse psoriasique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Biomédicaments, Obésité, Psoriasis
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.070. |
Vol 146 - N° 12S
P. A80-A81 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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