Caractéristiques cliniques des rhinites inflammatoires sous biothérapies - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Récemment, une nouvelle réaction cutanée aux anti-TNFα de type rhinite inflammatoire (RI) chronique associée secondairement à une cicatrice narinaire en encoche a été décrite chez 8 patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Nous avons cherché à décrire la fréquence et les caractéristiques de ces RI chez des patients traités par biothérapies pour différentes maladies inflammatoires chroniques.
Matériel et méthodes |
Étude transversale bicentrique réalisée dans des services de gastro-entérologie, rhumatologie et dermatologie. Tous les patients traités par biothérapies vus en consultation par les investigateurs entre juin 2018 et mars 2019 étaient inclus. Les paramètres suivants étaient recueillis : âge, indice de masse corporelle (IMC), sexe, tabagisme, maladie traitée, présence d’une RI active ou antérieure, biothérapies reçues.
Résultats |
Parmi les 356 patients inclus, 40 (11 %) avaient une RI active. L’âge moyen était de 43,2 ans, le sex-ratio H/F de 0,65, l’IMC moyen était normal (24,67kg/m2) et 43 % étaient fumeurs. Les principales maladies étaient : maladie de Crohn (50 %), rectocolite hémorragique (15 %), psoriasis (13 %) et spondylarthrite ankylosante (10 %). La RI apparaissait sous traitement par anti-TNFα dans 82 % des cas (33/40) et sous une autre biothérapie dans 18 % des cas (6/40). Le délai moyen d’apparition était de 28 mois. Les caractéristiques cliniques étaient : caractère bilatéral (66 %), évolution par poussées (57 %), présence de croûtes endonasales (94 %), fissures nasales (57 %, Annexe A), cicatrice narinaire en encoche (31 %, Annexe A). Les principaux symptômes étaient : prurit (31 %), douleur (54 % ; EVA moyenne : 4/10), obstruction nasale (34 %). Les lésions cutanées extra nasales associées étaient : lésions de type psoriasis (34 %), intertrigo des petits ou des grands plis (23 %), pustules du cuir chevelu, du pubis ou du corps (17 % ; 11 % ; 9 %). Des anticorps antinucléaires (AAN) étaient identifiés dans 68 % des cas (17/25). Un prélèvement bactériologique mettait en évidence la présence de Staphylococcus aureus (20/28), Staphylococcus coagulase négative (1/28) et 7 prélèvements négatifs.
Discussion |
Nous confirmons que les RI sous biothérapie surviennent majoritairement, mais non exclusivement, chez les patients traités par anti-TNFα pour des MICI. Une infection à S. aureus chronique est possible mais la valeur d’un prélèvement positif sur une fissure chronique reste discutable. Ces RI pourraient plutôt être assimilées aux réactions cutanées « paradoxales » aux anti-TNF-α induites par l’interféron de type 1 ou à une forme de pustulose amicrobienne des plis, cependant nous n’avons pas mis en évidence de corrélation entre la présence d’AAN et la présence de lésions pustuleuses.
Conclusion |
Les RI chroniques chez les patients traités par biothérapie ne sont pas exceptionnelles et entraînent parfois une cicatrice narinaire en encoche.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : biothérapies, maladie inflammatoire chronique de l’intestin, rhinite
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.064. |
Vol 146 - N° 12S
P. A77 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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