L’infiltrat neutrophilique cutané des syndromes de Sweet associés aux hémopathies myéloïdes a le même profil mutationnel que la cellule myéloïde tumorale - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le syndrome de Sweet (SS) est caractérisé par une accumulation de polynucléaires neutrophiles matures (PNN) dans le derme. Dix pour cent des patients ayant un SS ont une hémopathie myéloïde (HM) sous-jacente, mais le lien physiopathologique entre ces deux maladies n’est pas élucidé. L’objectif de cette étude était de déterminer si les PNN dermiques au cours des SS associés aux HM (SS-HM) étaient d’origine clonale.
Matériel et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective incluant tous les patients atteints d’un SS et d’une HM diagnostiqués à l’Hôpital Saint-Louis et à l’Hôpital Saint-Antoine, Paris, France, entre 2005 et 2018. Le séquençage haut-débit (Next-Generation Sequencing, NGS) d’un panel de 80 gènes impliqués dans les hémopathies myéloïdes était réalisé sur l’ADN extrait de prélèvement médullaire ou sanguin (échantillons hématopoïétiques) et de coupes de biopsies cutanées du SS incluses en paraffine.
Résultats |
Dix patients (Annexe A) ont été analysés, dont 6 présentant une leucémie aiguë myéloïde, 2 un syndrome myélodysplasique (SMD), 1 un syndrome myéloprolifératif (SMP) et 1 un SMD/SMP. L’analyse par NGS des échantillons hématopoïétiques a mis en évidence des mutations oncogéniques chez 9 des 10 patients (médiane 3 mutations par patient [1–10]). Les mutations les plus fréquentes affectaient des gènes codant pour des facteurs impliqués dans l’épissage (SRSF2, PRPF8), dans la transcription (TP53, RUNX1) et le complexe cohésine (STAG2) et des régulateurs épigénétiques (TET2, DNMT3A). De manière frappante, dans tous les cas, le clone majoritaire identifié dans l’échantillon hématopoïétique était également retrouvé dans la biopsie cutanée.
Discussion |
Il s’agit du premier travail étudiant le profil mutationnel de l’infiltrat neutrophilique dermique du SS et de la cellule myéloïde tumorale dans une cohorte de SS-HM, et montrant un lien clonal entre le SS et l’HM. Ceci avait été préalablement suggéré par des études d’hybridation par fluorescence in situ. L’hypothèse d’une contamination de la biopsie cutanée par les cellules circulantes était écartée devant les fréquences alléliques importantes observées à l’analyse par NGS des biopsies cutanées. Chez 6 patients, le SS survenait après introduction d’un traitement spécifique de l’HM, dont 3 après azacytidine ou inhibiteur de FLT3, traitements responsables de la différentiation terminale des cellules blastiques myéloïdes. Le SS survenait toutefois en l’absence de traitement inducteur chez 4 patients. Dans ces cas, des facteurs locaux immunologiques encore indéterminés pourraient favoriser la maturation cellulaire.
Conclusion |
Nous démontrons pour la première fois que les PNN matures infiltrant la peau au cours des SS-HM se sont différenciés à partir du clone myéloïde tumoral, que le SS soit induit par un traitement ou non.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Leucémie aiguë myéloïde, Séquençage à haut débit, Syndrome de Sweet, Syndrome myélodysplasique
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.061 |
Vol 146 - N° 12S
P. A75 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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