La mémoire locale de l’eczéma de contact allergique liée aux lymphocytes résidents mémoires est inductible au long terme sur le plan transcriptomique mais pas protéique - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
L’eczéma de contact allergique est une dermatose inflammatoire récidivante dont la physiopathologie pourrait reposer sur la présence de lymphocytes T résidents mémoires (TRM) cutanés dans la peau précédemment exposée et sensibilisée. Ici nous souhaitions activer les TRM d’un allergène cutané donné, à différents stades de la maladie pour caractériser les réponses tissulaires précoces lors d’une élicitation.
Matériel et méthodes |
Des biopsies de patients avec une allergie cutanée au méthylisothiazolinone ont été prélevées à J7 de patch-tests sur peau lésionnelle et non-lésionnelle (n=3), puis à deux mois et dans une autre cohorte de patients deux ans après la résolution des symptômes (n=4). Les biopsies ont ensuite été sectionnées et exposées au méthylisothiazolinone (100ppm), à OKT-3 (1mg/mL) afin d’activer les TRM d’une manière non-antigène-spécifique, et à un contrôle. L’ARNm a été purifié de l’épiderme puis séquencé (Illumina HiSeq 2000) et les résultats ont été validés par Nanostring technologies. Les concentrations en médiateurs de l’inflammation ont été analysés dans le surnageant des biopsies stimulées.
Résultats |
L’analyse transcriptomique épidermique retrouvait une signature moléculaires dans la peau guérie jusqu’à deux ans après l’arrêt des symptômes, avec une majoration des transcrits S100A7-9 dans la peau guérie comparée à la peau exempte de lésion. La simulation ex vivo de poussée, par l’exposition au méthylisothiazolinone, réalisée deux mois après la résolution des symptômes, entraînait une augmentation de l’expression et de la libération protéique des médiateurs IL-13 IL-22 et IL-9, alors que la simulation ex vivo de récidive deux ans après la résolution des symptômes n’entraînait que des modifications transcriptionnelles, sans détection de libération protéique du tissu cutané. L’exposition des biopsies à OKT-3 montrait des réponses tissulaires partiellement superposables à l’exposition à l’haptène méthylisothiazolinone, ce qui indique que le recrutement des TRM bystanders, non spécifiques du méthylisothiazolinone a un effet tissulaire distinct.
Conclusion |
En conclusion, la mémoire locale de l’eczéma de contact allergique persiste au long terme au niveau transcriptomique mais au long terme le tissu modifie le contrôle des manifestations post-transcriptionnelles qui interviennent lors d’une nouvelle exposition cutanée. Cela permet un arrêt de l’amplification du signal, et donc des dommages tissulaires. Les mécanismes de ce contrôle post-transcriptionnel et la cinétique de sa mise en place restent à décrire précisément dans la peau humaine et pourraient reposer sur des modifications épigénétiques ou encore sur le contrôle des populations de TRM exprimant des inhibiteurs de checkpoint, récemment décrites chez la souris dans cette maladie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Eczéma de contact, Méthylisothiazolinone, Transcriptome cutané
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.046 |
Vol 146 - N° 12S
P. A66 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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