Myopathies inflammatoires induites par les immunothérapies : du diagnostic au traitement - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Les myopathies inflammatoires induites par l’immunothérapie (MII) sont rares mais potentiellement graves. Leur prise en charge n’est pas standardisée et interroge sur la possibilité de reprise du traitement. L’objectif de cette étude est de préciser les caractéristiques des MII sous anti-PD-1, leur traitement et l’impact d’une reprise de l’immunothérapie (IT) par la suite.
Matériel et méthodes |
Étude française multicentrique rétrospective incluant des patients ayant développé une MII sous anti-PD-1. Les données ont été recueillies dans les services d’oncodermatologie et d’oncologie thoracique d’avril 2018 à mai 2019, avec 10 centres participants.
Résultats |
Dix-huit patients (2 en situation adjuvante) traités par anti-PD1 et présentant une MII ont été identifiés, dont 3 dermatomyosites. Le délai médian de survenue après initiation de l’IT était de 36jours [8–388]. Douze patients avaient une MII de grade CTCAE 1-2 et 6 de grade≥3, dont 2 décès. L’atteinte musculaire périphérique (n=17) prédominait sur les ceintures (n=10). Des signes de gravité ORL ou respiratoire étaient présents dans 50 % des cas avec 1 cas de myocardite associée. Les CPK étaient augmentés dans 89 % des cas avec un taux médian de 9,8N [1,2–55,7]. Le diagnostic était conforté par une IRM musculaire, un Pet-scan et/ou un EMG dans 86 % des cas et systématiquement par la biopsie musculaire lorsqu’elle était faite (n=11). Le DOT myosite était négatif dans 88 % des cas. Seize patients ont reçu une corticothérapie générale (CTG). Parmi eux, 37 % ont eu des bolus de méthylprednisone+CTG≥1mg/kg/jour, 44 % une CTG≥1mg/kg/jour sans bolus et 19 % une CTG faible dose. Pour 4 patients, des IgIV (n=4), du méthotrexate (n=1) ou du rituximab (n=1) ont été introduits après échec de la CTG et pour une présentation plus sévère de grade≥3. La décroissance de la CTG a été rapide avec une médiane de 11 semaines [4–59]. Pour 89 % des patients les symptômes ont été résolutifs sans rechute avec un recul médian de 319jours [90–1126]. Après rémission de la MII, une IT a été reprise chez 7 patients soit avec le même (n=3) ou un autre (n=3) anti-PD-1, soit avec l’ipilimumab (n=1), dans un délai médian de 120jours [30–434] après la dernière cure d’anti-PD-1. Les anti-PD-1 n’ont pas été interrompus pour 2 cas de MII de grade 1. Parmi ces 9 patients ayant soit poursuivi soit été retraités par IT, 5 (56 %) ont eu un bénéfice oncologique et sont toujours en cours de suivi. Aucune rechute de la MII n’a été rapportée suite à la reprise du traitement.
Conclusion |
Les MII surviennent précocement sous IT avec un phénotype différent des myopathies inflammatoires classiques. Il ressort que :
– la posologie de la CTG peut être adaptée à la sévérité,
– une durée courte de CTG permet une résolution complète des MII plus rapide que dans les formes classiques,
– le bénéfice des autres immunosuppresseurs n’est pas certain,
– la reprise d’une IT par la suite est possible sans rechute.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatomyosite, Immunothérapie, Mélanome, Myosite
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A47-A48 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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