La tuberculose de la cavité buccale est rare. Elle a un grand polymorphisme clinique et pose avant tout un problème de diagnostic. Nous rapportons un cas de tuberculose labiale chez une jeune patiente de 16 ans.

Une patiente âgée de 16 ans, sans antécédents notables, présentait depuis 2 mois une ulcération indolore au niveau de la lèvre inférieure augmentant progressivement de taille, associée à une tuméfaction sous mandibulaire, évoluant dans un contexte de sensations fébriles et de fléchissement de l’état général. L’examen dermatologique objectivait une ulcération linéaire de 3cm à fond muqueux et à bordure bourgeonnante, reposant sur une base tuméfiée, associée à une gingivite. L’examen des autres muqueuses était sans anomalies. L’examen ganglionnaire a objectivé des adénopathies sous mandibulaires bilatérales et une adénopathie jugulo-carotidienne gauche. Le reste de l’examen somatique était sans particularités. La biopsie de l’ulcération objectivait un granulome tuberculoïde sans nécrose caséeuse. Un bilan de sarcoïdose était négatif. L’hémogramme et la radiographie thoracique étaient normaux. L’IDR à la tuberculine était positive à 17mm. Le diagnostic de tuberculose muqueuse était retenu, avec localisation ganglionnaire très probable. Un traitement anti-bacillaire (2RHZ/4RH) est actuellement en cours.

L’originalité réside dans la rareté de la localisation labiale au cours de la tuberculose. Les localisations extrapulmonaires représentent en moyenne 10 à 20 % des cas. Elles peuvent revêtir des formes cliniques trompeuses et intéresser des localisations inhabituelles comme c’est le cas de notre patiente. Bien que la localisation sur la muqueuse buccale ait été rapportée, elle est rare et représente seulement 0,1 à 5 % des cas de tuberculose extrapulmonaire. Le diagnostic est confirmé par un faisceau d’arguments cliniques, biologiques et histologiques. Le traitement est basé sur les anti-bacillaires selon le protocole 2RHZ/4RH (Annexe A).