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L’acné sévère du dos est associée à des modifications du microbiome cutané - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.578 
M.-A. Dagnelie 1, , E. Montassier 2, A. Khammari 3, C. Mounier 4, S. Corvec 5, B. Dréno 3
1 Département de dermatologie, CHU Nantes, CIC 1413, CRCINA, université Nantes, Nantes 
2 Département des urgences, MiHAR Lab, université de Nantes, CHU Nantes 
3 Département de dermatologie, CHU Nantes, CIC 1413, CRCINA, université Nantes 
4 Dermatologie recherche moléculaire, CUTIS, Galderma R&D, Biot (Sophia Antipolis) 
5 Département de bactériologie et hygiène hospitalière, CHU Nantes, CRCINA, université Nantes, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le microbiome cutané est un acteur majeur jouant un rôle dans la physiopathologie de plusieurs dermatoses inflammatoires, comme l’acné. L’objectif de cette étude était de déterminer la composition du microbiome cutané chez des patients présentant une acné sévère du dos, en comparaison à des individus sains.

Matériel et méthodes

Des écouvillonnages ont été réalisés sur 24 patients atteints d’acné sévère du dos et sur 12 individus sains. Les prélèvements ont été réalisés sur le visage et le dos des patients et des contrôles. Après les extractions d’ADN, les séquences d’ADNr 16S ont été analysées en utilisant le pipeline v.1.9.1 de Quantitative Insights Into Microbial Ecology (QIIME), afin d’obtenir les compositions taxonomiques pour chaque échantillon ainsi que leur diversité.

Résultats

Tous les patients acnéiques présentaient, en association à leur acné du dos, une acné du visage de grade I ou II. Sur le dos, nous avons observé une plus grande diversité des espèces sur les sujets sains comparés aux patients avec de l’acné sévère (p=0,01). Ensuite, sur le visage, concernant la famille des Propionibacteriaceae, nous avons observé une plus grande abondance chez les individus sains comparés aux patients atteints d’acné (p=0,02). En parallèle, nous avons observé une situation opposée avec les bactéries de la famille des Staphylococcaceae. En effet, cette famille était réduite chez le groupe sain comparé au groupe acné (p=4e-04). Finalement, nous avons observé une colonisation inattendue de bactéries de la famille des Enterococcaceae sur la peau des patients atteints d’acné versus les individus sains, sur le visage et le dos (p=0,004 et p=0,009).

Discussion

En conclusion, nous montrons que l’acné inflammatoire nodulaire du dos, est associée à des modifications du profil du microbiome. Les changements sont particulièrement notés sur les abondances relatives des familles Propionibacteriaceae, Staphylococcaceae, mais également de bactéries appartenant à la flore transitoire telle que les Enterococcaceae. Nous montrons également un phénomène paradoxal, une plus forte abondance de bactéries de la famille des Propionibacteriaceae sur la peau des sujets sains comparés aux patients atteints d’acné. Ces données questionnent sur la théorie actuelle prônant la colonisation des bactéries de la famille des Propionibacteriaceae (Cutibacterium acnes) en contexte d’acné associée à l’hyperseborrhée, soulignant le besoin de mener de futures investigations à une échelle plus précise, celle des sous-populations bactériennes, notamment par typage moléculaire.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Acné sévère, Immunité innée, Microbiome cutané


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Vol 146 - N° 12S

P. A345 - décembre 2019 Retour au numéro
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