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Une nouvelle mutation non sens du gène ATP2C1 associée à une forme érythrodermique de la maladie de Hailey–Hailey - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.558 
S. Leducq 1, , S. Duchalelet 2, J. Zaragoza 3, S. Ventéjou 1, Z. de Muret 4, S. Eymieux 4, 5, E. Blanchard 4, 5, L. Machet 1, A. Hovnanian 2, T. Kervarrec 4
1 Dermatologie, CHU de Tours 
2 INSERM UMR 1163, institut Imagine, université Paris Descartes–Sorbonne Paris Cité, Paris 
3 Dermatologie, CHR d’Orléans 
4 Pathologie 
5 Plateforme de microscopie électronique IBiSA, CHU de Tours, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La maladie de Hailey–Hailey (MHH) est une dermatose acantholytique héréditaire à transmission autosomique dominante. La MHH est secondaire à des mutations du gène ATP2C1 qui code pour une pompe intervenant dans le transport intracellulaire. Nous rapportons une nouvelle mutation non sens p.Glu513Lysfs*25du gène ATP2C1 chez un patient présentant une MHH révélée par une érythrodermie.

Observations

Un homme de 90 ans était adressé pour une éruption érythrodermique prurigineuse. Le patient rapportait des érosions cutanées récurrentes principalement des plis ayant débuté plusieurs années auparavant. À l’examen physique, il était mis en évidence un érythème diffus touchant 90 % de la surface corporelle, associé à une desquamation palmoplantaire (Annexe A). Les muqueuses buccales et génitales étaient normales. Il n’y avait pas de modification des ongles. L’examen histologique montrait un épiderme hyperplasique avec de larges plages d’acantholyse et un aspect de type « mur de briques ébranlé » (Annexe A). L’étude immunohistochimique avec les anticorps anti-desmogléines 1 et 3 montrait une expression diffuse dans l’épiderme (Annexe Ae). À l’immunofluorescence directe, il n’y avait pas de dépôts d’immunoglobulines mis en évidence (Annexe Af). L’examen au microscope électronique confirmait l’acantholyse suprabasale et révélait une perte quasi complète de la jonction desmosomale (Annexe Aa). Après consentement du patient, un prélèvement sanguin a été effectué et analysé par séquençage ciblé des gènes et a permis de mettre en évidence le variant c1535_1536dup (p.Glu513Lysfs*25) à l’état hétérozygote dans l’exon 19 du gène ATP2C1 (NM_014382), provoquant l’apparition d’un codon stop prématuré, confirmant ainsi le diagnostic moléculaire de MHH (Annexe Ab). Un traitement par dermocorticoïdes très forts a été instauré permettant une amélioration rapide. Cependant, le patient est décédé quelques semaines plus tard d’un AVC ischémique.

Discussion

La MHH généralisée est une présentation rare de la maladie et à notre connaissance seulement un cas de MHH avec érythrodermie a été rapporté. L’association érythrodermie et acantholyse doit faire suggérer dans un 1er temps le diagnostic de pemphigus, éliminé chez notre patient par l’immunofluorescence négative. Le pityriasis rubra pilaire érythrodermique est également une dermatose se caractérisant par une acantholyse et doit être considéré mais était exclus ici du fait de l’absence de modifications psoriasiformes à l’histologie. Enfin, l’évolution prolongée de la maladie et l’antécédent de lésions érosives des plis étaient en faveur du diagnostic de MHH plutôt qu’une dermatose acantholytique non auto-immune telle que la maladie de Grover et était confirmé par la détection de la nouvelle mutation p.Glu513Lysfs*25 du gène ATP2C1.

Conclusion

La MHH peut se présenter exceptionnellement sous une forme érythrodermique et doit être considérée en ce sens.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : ATP2C1, Érythrodermie, Hailey–Hailey


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.558.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

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