S'abonner

Xérostomie induite par anti-PD1/PDL1 : caractérisation clinique, immunohistochimique et proposition de prise en charge - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.559 
E.A. Vigarios 1, , A. Ortiz Brugués 2, J. Epstein 3, B. Barres 4, S. Betrian 5, I. Korakis 5, C. de Bataille 1, C. Gomez Roca 5, V. Sibaud 6
1 Médecine orale, institut universitaire du cancer Toulouse Oncopole, Toulouse, France 
2 Dermatologie, hôpital Sta Caterina, Girone, Espagne 
3 Oral medicine, Samuel Oschin Comprehensive Cancer Institute, Cedars-Sinai Health System, Los Angeles, États-Unis 
4 Anatomopathologie 
5 Oncologie médicale 
6 Oncodermatologie, institut universitaire du cancer Toulouse Oncopole, Toulouse, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les anticorps anti-PD1/PDL1 représentent une avancée considérable dans le traitement de nombreux cancers métastatiques. Leur utilisation peut s’associer à des toxicités d’origine immunologique désormais bien décrites, notamment dermatologiques. L’attention apportée aux manifestations orales n’a été que limitée jusqu’ici. Nous rapportons une série de 15 patients ayant développé une xérostomie en cours de traitement.

Matériel et méthodes

Observation monocentrique et rétrospective d’une série de 15 patients ayant développé une xérostomie en cours de traitement par anti-PD1/PDL1 (seul ou en association) avec caractérisations cliniques, histologiques et immunophénotypage.

Observations

Quinze patients (39–78 ans) étaient adressés pour une xérostomie survenue pendant un traitement par anti-PD1/PDL1 (en monothérapie, ou en association avec un anti-CTLA4 ou une immunothérapie en cours de développement). La médiane d’apparition de la xérostomie était de 12 semaines. Neuf patients présentaient une xérostomie de grade 1/2 et 6 patients de grade 3.

Résultats

Une biopsie des glandes salivaires accessoires était effectuée dans tous les cas et révélait une infiltration lymphocytaire (Annexe A) chez 11 patients. Le score moyen de Chisholm–Mason était de 2. L’immunophénotypage individualisait une infiltration composée de lymphocytes T CD3+ avec prédominance des lymphocytes T CD4+ (Annexe A). Un bilan immunologique était réalisé dans tous les cas et les auto-anticorps (anti-SSA/Ro, anti-SSB/La, anticorps antinucléaires) étaient négatifs sauf chez un patient qui développait un syndrome de Goujerot–Sjögren induit. Des mesures symptomatiques permettaient une amélioration modérée de la symptomatologie chez 8 patients. Deux autres étaient significativement améliorés par un court traitement de prednisolone indiqué pour une cytolyse hépatique de grade 3. Dans tous les cas, l’immunothérapie n’était jamais interrompue pour la xérostomie. La symptomatologie s’améliorait progressivement chez les patients ayant dû arrêter l’immunothérapie pour progression tumorale ou effet indésirable sévère.

Discussion

La xérostomie induite par les anti-PD1/PDL1 peut apparaître de façon isolée ou exceptionnellement dans un contexte de syndrome de Goujerot–Sjögren. Une prise en charge basée sur l’introduction de mesures symptomatiques associées éventuellement à une corticothérapie orale est proposée. L’arrêt de l’immunothérapie doit être discuté au cas par cas seulement en cas d’échec des mesures précédentes.

Conclusion

La xérostomie induite par les anti-PD1/PDL1 représente un véritable effet indésirable d’origine immunologique. Seule une évaluation prospective avec examen endobuccal systématique pourrait permettre d’en préciser l’incidence. Des études prospectives et comparatives sont nécessaires pour évaluer l’impact d’une corticothérapie orale et ses modalités (dose, durée) dans ce contexte.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anti-PD1/PDL1, Corticothérapie, Xérostomie


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.559.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 146 - N° 12S

P. A332-A333 - décembre 2019 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Une nouvelle mutation non sens du gène ATP2C1 associée à une forme érythrodermique de la maladie de Hailey–Hailey
  • S. Leducq, S. Duchalelet, J. Zaragoza, S. Ventéjou, Z. de Muret, S. Eymieux, E. Blanchard, L. Machet, A. Hovnanian, T. Kervarrec
| Article suivant Article suivant
  • Attentes et satisfaction sur les traitements du psoriasis en France : résultats d’une étude patients internationale
  • P. Schneider, C. Mert, E. Seban

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2025 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.