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Récidive précoce d’un DRESS après introduction de dabrafénib suite à une hypersensibilité médicamenteuse au vémurafenib - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.552 
C. Luherne , A.-S. Darrigade, F. Toukal, C. Dutriaux, S. Prey, B. Milpied
 Dermatologie, CHU Saint-André, Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

De nombreuses réactions cutanées bénignes sont rapportées sous vémurafenib. Cependant, certaines toxidermies graves ont été décrites, dont des cas de drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms (DRESS), nécessitant l’arrêt définitif du traitement. Des cas récents dans la littérature sont rassurants quant à l’utilisation du dabrafénib en relais du vémurafenib suite à une toxidermie grave. Nous rapportons une récidive d’un DRESS induit par le vémurafenib lors de l’introduction de dabrafénib.

Observations

Un homme de 68 ans avec un mélanome métastatique au niveau ganglionnaire débutait un traitement par vémurafenib et cobétinib. Quatorze jours plus tard, il présentait un érythème facial, une chéilite, une éruption maculo-papuleuse diffuse, un prurit intense, une fièvre et des adénopathies axillaires et inguinales supra-centimétriques. Aucun autre traitement n’avait été introduit. Le vémurafenib et le cobétinib étaient immédiatement arrêtés. Le bilan biologique montrait une cytolyse hépatique modérée, à deux fois la normale. Une hyperéosinophilie apparaissait trois jours plus tard (acmé à 1,18G/L). Le diagnostic de DRESS était certain selon les critères RegiSCAR. Une corticothérapie orale à 0,5mg/kg était débutée avec une amélioration clinique et biologique en 5 jours et une normalisation après 2 semaines. Du fait du bénéfice du traitement anti-BRAF sur le mélanome métastatique et des publications décrivant l’absence de récidive des toxidermies graves après changement, un traitement par dabrafénib a été décidé. Le traitement a été initié à l’hôpital, à faibles doses (75mg par jour). À quelques heures de la première prise, une éruption maculo-papuleuse associée à une hyperéosinophilie (0,55G/L) apparaissait. Le diagnostic de récidive d’hypersensibilité médicamenteuse retardée était retenu. Les thérapies ciblées étaient définitivement arrêtées. Une immunothérapie anti-PD1 était initiée.

Discussion

Dans la littérature, 4 cas de DRESS et 3 cas de Stevens–Johnson sont rapportés au vémurafenib, mais aucun cas de toxidermie grave sous dabrafénib. Deux cas de toxidermie grave au vémurafenib (un DRESS et un Stevens–Johnson) n’ont pas récidivé après changement pour le dabrafénib, contrairement à notre patient qui a récidivé immédiatement après l’introduction d’une faible dose de dabrafénib.

Conclusion

Ce cas montre que les toxidermies graves type DRESS induites par les anti-BRAF peuvent être classe dépendantes. L’introduction de dabrafénib suite à une toxidermie au vémurafenib doit donc être réalisée avec une extrême prudence.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Dabrafénib, DRESS syndrome, Mélanome, Vémurafenib


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.552.


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Vol 146 - N° 12S

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