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Pancréatites et immunothérapie : réalité et causes ? - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.549 
M.J. Wisniewski 1, , B. Baroudjian 2, S. Granier 3, D. Lorenzo 4, V. Gournant 5, N. Lourenco 6, C. Lebbé 2, J. Delyon 2, P. Hammel 1

Groupe PATIO

1 Oncologie, hôpital Beaujon, Clichy 
2 Dermatologie, hôpital Saint-Louis 
3 Oncologie, hôpital Saint-Joseph, Paris 
4 Pancréatologie, hôpital Beaujon, Clichy 
5 Oncolologie thoracique, hôpital Bichat 
6 Gastro-entérologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’avènement de l’immunothérapie est associé à la survenue d’événements pancréatiques immuno-induits. L’élévation asymptomatique de la lipase est à distinguer de celle témoignant d’une authentique pancréatite, le plus souvent aiguë (PA), pouvant conduire à l’arrêt du traitement. La PA est définie par la présence d’au moins deux critères parmi les trois suivants : douleur abdominale évocatrice, augmentation de la lipase sérique>3N, image radiologique. L’incidence rapportée de la pancréatite sous immunothérapie est inférieure à 1 %. Elle survient le plus souvent au 4–5e cycle et s’associe à d’autres manifestations auto-immunes. Une élévation de la lipase sérique précède le plus souvent la PA radiologique. L’objectif de notre travail est de décrire les pancréatites rapportées sous immunothérapie en vérifiant leur réalité, l’imputabilité du traitement et leur sévérité, afin d’établir un bilan standardisé à réaliser devant toute pancréatite sous immunothérapie, pour guider le choix de poursuivre ou non le traitement.

Matériel et méthodes

Il s’agit d’un travail rétrospectif mené dans deux hôpitaux parisiens, l’hôpital Saint-Louis et l’hôpital Bichat. La population actuelle de l’étude, dont le recrutement est toujours en cours, est constituée de 5 patients.

Résultats

L’âge médian des patients ayant eu une pancréatite sous immunothérapie était de 65 ans (extrêmes : 34–80 ans). Parmi eux, 4 patients étaient suivis pour un mélanome métastatique et un patient pour un adénocarcinome pulmonaire métastatique. Il s’agissait de trois hommes et deux femmes. Deux patients étaient traités par ipilimimab et nivolumab, deux autres par pembrolizumab seul et un dernier par nivolumab en monothérapie. Les causes biliaire, alcoolique et médicamenteuse ont été écartées chez tous les patients. Tous les patients sauf un ont eu une augmentation asymptomatique de la lipase avant la survenue de la pancréatite. Toutes les élévations de lipase étaient de grade 2 selon la classification CTCAE 5.0. Le chiffre de lipasémie semble plus élevé en cas de pancréatite affirmée que d’élévation asymptomatique. La chronologie des pancréatites était variée : survenue au cycle 3 pour deux d’entre elles, 4, 6 et 55 respectivement. Il faut souligner, 3 des 5 PA étaient asymptomatiques, ne remplissant que le critère biologique et radiologique. Aucune des cinq PA n’était grave, notamment sans collection ou nécrose glandulaire. Une récidive de PA est survenue chez un seul des 5 patients dans un délai de 6 semaines après l’arrêt du traitement par immunothérapie. Tous les patients sauf un étaient en réponse tumorale selon RECIST 1.1 au moment de la PA.

Conclusion

Les PA sous immunothérapie étaient dans cette série souvent précédées d’une augmentation asymptomatique de la lipase et aucune d’entre elles n’était grave. Il est à noter qu’il n’y a, au sein de cette série, qu’un seul cas de réintroduction de l’immunothérapie sans récidive de pancréatite à ce jour.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Immunothérapie, Pancréatite


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Vol 146 - N° 12S

P. A327-A328 - décembre 2019 Retour au numéro
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