Naltrexone faible dose dans la maladie de Hailey–Hailey sévère, retour d’expérience sur 3 cas - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
La maladie de Hailey–Hailey est une maladie autosomique dominante, secondaire à une mutation d’un transporteur de calcium, caractérisée par un trouble de l’adhésion kératinocytaire avec acantholyse. Nous rapportons trois cas particulièrement sévères et traités par de la naltrexone à faible dose.
Observations |
Une patiente de 69 ans présentait une maladie de Hailey–Hailey sévère atteignant les plis sous-mammaires et inguinaux évoluant depuis de nombreuses années. Plusieurs lignes thérapeutiques s’étaient révélées inefficaces dont le laser CO2 ablatif et l’ixekizumab. La seconde patiente, âgée de 79 ans, présentait une atteinte sévère similaire en échec de traitements par toxine botulique, laser CO2 ablatif et ixekizumab. La troisième patiente âgée de 53 ans présentait une atteinte sévère des plis et cutanée en échec de méthotrexate, laser erbium, aprémilast, sécukinumab, ixekizumab. Les trois patientes avaient une atteinte diffuse avec un fort retentissement sur leur qualité de vie. Un traitement par chlorhydrate de naltrexone a été entrepris à une dose de 3mg par jour en solution buvable. Après 1 mois, les trois patientes notaient une nette amélioration de leur qualité de vie avec une diminution des lésions cutanées supérieure à 70 %. Aucune poussée inflammatoire et aucun effet secondaire n’ont été notés depuis le début du traitement. Cette efficacité est maintenue après 3 mois de recul pour deux patientes et après 6 semaines pour la dernière.
Discussion |
Les traitements utilisés dans la maladie de Hailey–Hailey sont nombreux mais leur efficacité reste souvent partielle ou temporaire dans les formes sévères. Des publications récentes rapportent des cas d’efficacité de la naltrexone faible dose. La naltrexone est un antagoniste aux opioïdes utilisé à forte dose comme antagoniste compétitif dans les sevrages de toxicomanie. À faible dose, il existe un effet paradoxal avec augmentation du nombre de récepteurs aux opioïdes à la surface des kératinocytes et donc augmentation des effets liés à leur activation. On observe un effet antalgique, une meilleure cicatrisation du fait d’une augmentation de la migration et de la prolifération kératinocytaires et une modification de l’homéostasie du calcium qui joue un rôle dans l’adhésion kératinocytaire. À doses faibles, la tolérance est excellente et les effets indésirables sont presque inexistants.
Conclusion |
Nous rapportons ici trois cas d’efficacité de la naltrexone faible dose dans la maladie de Hailey–Hailey. Ce médicament peut être envisagé du fait de son rapport bénéfice–risque favorable dans les formes sévères avec retentissement sur la qualité de vie. Un nombre plus important de cas et un suivi prolongé apparaissent toutefois indispensables pour déterminer le réel intérêt de cette approche.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatose acantholytique, Hailey–Hailey, Naltrexone
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.547. |
Vol 146 - N° 12S
P. A326-A327 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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