Sarcoïdose cutanée induite et mélanome métastatique : un effet secondaire de la thérapie ciblée ? - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Plusieurs cas de sarcoïdose ont été décrits en association au mélanome (MM). Leur évolution est rapidement favorable sans prise en charge systémique. Nous rapportons 2 cas de sarcoïdose cutanée résistante survenue sous thérapie ciblée (TC) par anti-BRAF (dabrafenib) et anti-MEK (trametinib) (D+T).
Observations |
Une patiente consultait pour un œdème du visage avec des nodules sous-cutanés localisés sur des tatouages esthétiques et sur d’autres zones (menton, glabelle, joues) (Fig. 1). Elle avait un MM traité depuis 4 mois par TC (D+T). La biopsie cutanée montrait des granulomes non nécrosants ; le bilan biologique était négatif (ECA, étude du complément et recherche d’autres causes d’angioœdème) et il n’y avait pas de localisation systémique. Un traitement par dermocorticoïdes forts était inefficace. Elle était améliorée par une corticothérapie générale et l’arrêt transitoire de la TC. Du fait d’une progression mammaire du MM, une 2e ligne par immunothérapie (IT) (anti-PD1) était débutée. Ceci permettait un sevrage des corticoïdes. Mais du fait d’une nouvelle progression du MM, la TC (D+T) était reprise permettant une réponse partielle mais une récidive des nodules sarcoïdosiques nécessitant une corticothérapie 10mg/j. Une deuxième patiente de 71 ans consultait pour un œdème labial en regard d’un tatouage esthétique qui s’était secondairement étendu à tout le visage. La biospie cutanée était également en faveur de granulomes cutanés de sarcoïdose avec un bilan systémique négatif. Elle n’était pas non plus soulagée par les dermocorticoïdes mais par une corticothérapie générale associée à une dépendance. Elle était également traitée par une TC (D+T) pour un MM depuis 11 mois. Elle était améliorée par l’arrêt de la TC. Du fait d’une progression de la maladie métastatique sous IT, la TC (D+T) était reprise avec réponse complète mais récidive des œdèmes labiaux granulomateux corticodépendants (10 à 20mg/j).
Discussion |
Les cas d’association MM et sarcoïdose sont le plus souvent de survenue spontanée ou après traitement par IT par le biais d’une réponse immunitaire Th1 et des lymphocytes T régulateurs. D’autres cas, moins nombreux, sont été décrits avec les TC. Ces lésions cutanées nécessitent une documentation histologique. Contrairement aux autres cas de la littérature, ces 2 sarcoïdoses sans localisation systémique sont survenues sur terrain favorisant (tatouages) pouvant expliquer la corticodépendance. S’agit-il de simples réactions granulomateuses sur tatouage ou d’authentiques sarcoïdoses cutanées ? La régression complète sous IT soulève la complexité de la pathogénie (rôle des lymphocytes T régulateurs et voie de l’interféron) et le rôle spécifique de la TC (via une activation des macrophages ?) dans la formation des granulomes épithélioïdes.
Conclusion |
La survenue d’une sarcoïdose cutanée pourrait être un effet secondaire des TC du MM sans lien formel avec l’évolutivité de la maladie métastatique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mélanome, Sarcoïdose, Thérapie ciblée
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.509. |
Vol 146 - N° 12S
P. A307 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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