Métastases fœtales et placentaires de mélanome : à propos d’un cas - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le mélanome est la première cause de métastase placentaire (environ 30 % des cancers, avant le cancer du sein, bronchique, hémopathies, sarcome…) alors qu’il est le 5e cancer par ordre de fréquence touchant la femme en âge de procréer. Par ailleurs, il donne plus volontiers des métastases fœtales qui restent exceptionnelles (moins de 10 cas dans la littérature).
Observations |
Une patiente de 39 ans était suivie initialement en gynécologie avec son compagnon pour une aide médicale à la procréation. Elle a comme principal antécédent l’exérèse d’un mélanome du bras gauche de Breslow 0,75mm, non ulcéré en 2012. Après l’échec d’une première FIV, la patiente est enceinte en avril 2018 (grossesse gémellaire bichoriale biamniotique). Au 3e mois de grossesse, apparaît une adénopathie axillaire gauche d’évolution rapide dont la biopsie au 5e mois de grossesse confirme l’atteinte ganglionnaire du mélanome. Un scanner corps entier est réalisé peu de temps après ne montrant pas d’autre lésion à distance. Au 7e mois, un curage à visée curatif est entrepris, trouvant une adénopathie atteinte sur 18 (1N+/18N). La recherche de mutation en biologie moléculaire met en évidence une mutation NRAS Q61X, non trouvée dans le sang maternel (recherché en post-partum). Lors d’une échographie de contrôle à 32 SA, on découvre la mort fœtale in utero du jumeau 2. Une césarienne est alors effectuée en urgence. On retrouve sur celui-ci une vingtaine de nodules sous-cutanés, dont six sont pigmentés. La cause du décès retenue est une hémorragie fœto-maternelle, très probablement secondaire à une brèche occasionnée par une métastase placentaire, confortée par la pâleur du tégument et le test de Kleihauer fortement positif. Le jumeau 1 est viable et ne présente pas de lésion cutanée.
Discussion |
Le cas de cette patiente soulève plusieurs questions : y a-t-il un rôle déclencheur de la grossesse et/ou de la FIV dans l’évolution métastatique (ganglionnaire - placentaire - fœtale) ? Même si cette hypothèse a longtemps été discutée, plusieurs articles ont montré l’absence de lien véritable entre hormones sexuelles féminines et mélanome. Ce cas est également complexe quant au suivi de l’enfant vivant et au traitement éventuel à mettre en place si une atteinte secondaire est mise en évidence (les métastases pouvant apparaître jusqu’à l’âge de 9 mois dans les autres cas rapportés).
Conclusion |
Il s’agit à notre connaissance du 10e cas décrit de métastase fœtale de mélanome.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mélanome cutané, Métastase fœtale, Métastase placentaire
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.504. |
Vol 146 - N° 12S
P. A304 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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