Gestion des impasses dans les traitements oraux du mélanome métastatique - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Les inhibiteurs de BRAF/MEK, utilisés dans le traitement du mélanome métastatique, se présentent sous forme de comprimés/gélules. Les recommandations du Vidal précisent que « les comprimés/gélules doivent être pris tels quels et ne doivent pas être broyés, écrasés ou croqués ». Cette forme galénique peut être un obstacle à leur utilisation chez certains patients.
Nous rapportons deux observations de patients ayant un mélanome métastatique, incapables d’avaler les comprimés/gélules pour lesquels une administration alternative était proposée.
Observations |
Cas no°1 : un homme de 38 ans, ayant un antécédent de mélanome du dos traité par chirurgie six ans avant, était hospitalisé pour altération de l’état général avec aphagie totale. Le bilan étiologique retrouvait une sténose œsophagienne sur une compression liée à une métastase médiastinale du mélanome. La corticothérapie intraveineuse ne permettait pas d’améliorer les symptômes. Devant l’urgence de la situation, la présence d’une mutation BRAF et l’impossibilité de prise orale, il était décidé de broyer les comprimés de vemurafenib et de les administrer, dilués dans de l’eau, par sonde naso-gastrique. En 48h, une levée de l’obstacle était obtenue permettant une reprise de l’alimentation et des traitements.
Cas no°2 : un homme de 35 ans, suivi dans le cadre d’un mélanome de la main traité par chirurgie six mois avant, était adressé devant la découverte de métastases viscérales au bilan d’imagerie de suivi. Une mutation BRAF était présente. Un traitement par anti-BRAF/MEK (dabrafenib+trametinib) était proposé. Le patient avait une phobie d’avaler des comprimés, et malgré de nombreuses tentatives, l’ingestion restait impossible. Devant l’évolution rapide de la maladie, il a été décidé de déconditionner les traitements pour les administrer de manière alternative. Les gélules étaient vidées, les comprimés écrasés, leur contenu dilué dans l’eau. La prise orale devenait alors possible. L’évaluation à 3 mois montrait une réponse dissociée avec disparition des lésions thoraco-abdominales et apparition de nouveaux foyers osseux et cérébraux (Annexe A).
Discussion |
Dans la littérature, nous avons trouvé deux autres cas rapportant l’utilisation des anti-BRAF/MEK sous forme déconditionnée avec une efficacité partielle mais significative, bien que temporaire. La biodisponibilité des anti-BRAF/MEK n’est pas bien connue et présente une variabilité inter-individuelle élevée. Ceci est fonction de nombreux facteurs, incluant la composition des gélules, l’administration à distance des repas, etc.
Conclusion |
Ces deux observations montrent un bénéfice de l’utilisation, dans des cas où l’ingestion est impossible, des inhibiteurs de BRAF et MEK sous forme déconditionnée (broyés, vidés, solubilisés) malgré les recommandations du Vidal allant à l’encontre de cette utilisation détournée. Cette méthode peut constituer une alternative à l’ingestion de ces traitements dans des cas extrêmes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mélanome, Métastase, Thérapie ciblée
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.499. |
Vol 146 - N° 12S
P. A302 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?