Efficacité thérapeutique du dafrafénib/tramétinib sur un mélanome métastatique porteur de la mutation pV600_K601 delinsE du gène BRAF : première description - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Dans le traitement du mélanome métastatique, la sensibilité aux inhibiteurs du gène BRAF de mutations rares est parfois inconnue. Nous rapportons la première description d’une sensibilité aux BRAFi d’un mélanome métastatique ayant la mutation pV600K601 delinsE, combinant la délétion de la valine (V) en position 600, de la lysine (K) en position 601, et l’insertion d’un acide aspartique (E).
Observations |
Un homme de 46 ans était pris en charge pour un mélanome métastatique ganglionnaire inguino-iliaque, hépatique et cutané. Un séquençage Sanger était réalisé sur la tumeur primitive et la métastase cutanée, permettant de caractériser une mutation pV600_K601delinsE (Annexe A). La sensibilité aux BRAFi étant « non connue », le patient était traité par ipilimumab nivolumab puis nivolumab. À M6, il présentait une réponse complète de la tumeur primitive, une réponse partielle hépatique et une progression des cibles ganglionnaires. L’immunothérapie était maintenue, avec une stabilité des lésions hépatiques mais une progression ganglionnaire confirmée à M9 et M12 (Annexe A). L’immunothérapie était relayée par une thérapie ciblée (dafrafenib/trametinib). À S4, la TEP TDM objectivait une diminution du métabolisme et des dimensions des adénopathies (Annexe AB). À M6, il existait une réponse complète hépatique et ganglionnaire iliaque, mais la persistance de l’adénopathie inguinale (Annexe AC) que nous avons traitée par chirurgie. L’histologie montrait la persistance de cellules tumorales et la biologie moléculaire trouvait la mutation pV600_K601 delinsE du gène BRAF. À 6 mois de cette exérèse le patient maintenait une réponse métabolique complète.
Discussion |
Nous avons évalué la sensibilité de cette mutation aux thérapies ciblées après échec de l’immunothérapie. La cinétique rapide de réponse après l’introduction des BRAFi/MEKi était en faveur d’une réponse spécifique à la thérapie ciblée.
La mutation pV600K601delinsE n’a jamais été décrite à notre connaissance dans le mélanome, mais rapportée dans les cancers papillaires de la thyroïde. L’insertion d’un acide aspartique (E) après délétion de la valine et de la lysine en position 600 et 601 est susceptible d’entraîner les mêmes conséquences qu’une mutation V600E « classique » sur l’activité kinase de BRAF. Une mutation proche (pV600_K601delinsD) a été rapportée chez un patient ayant un mélanome métastatique sensible aux BRAFi. L’acide aspartique (E) et l’acide glutamique (D) étant similaires dans leurs propriétés biochimiques, il était probable que le profil de réponse de notre patient soit similaire à celui décrit dans la littérature.
Conclusion |
Nous rapportons la première description d’un mélanome porteur de la mutation BRAF V600K601 delinsE avec une sensibilité à l’inhibiteur de BRAF.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mélanome métastatique, Mutation pV600_K601 delinsE du gène BRAF, Thérapie ciblée
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.496. |
Vol 146 - N° 12S
P. A300-A301 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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