Consensus d’experts européens pour la définition, la classification et la terminologie du prurigo chronique - 20/11/19
EADV task force on pruritus
Résumé |
Introduction |
Le concept de prurigo étant très vague et donc très variable selon les pays, la task force de l’EADV sur le prurit a organisé des réunions de consensus pour obtenir une définition, une classification et une terminologie sur le prurigo chronique qui soient communes et fassent donc autorité.
Matériel et méthodes |
Des discussions sur des cas ont organisées. La méthode Delphi a été utilisée pour obtenir un consensus sur les différents items. Les résultats ont été adoptés après deux séminaires.
Résultats |
Une première notion importante dégagée par ce consensus d’experts est qu’il faut considérer le prurigo chronique comme une maladie autonome. Le prurigo chronique est ainsi une maladie distincte définie par la présence d’un prurit chronique depuis au moins 6 semaines, des antécédents et/ou des signes de grattage répété et de multiples lésions cutanées prurigineuses, localisées ou généralisées (papules blanchâtres ou rosées, nodules et/ou plaques). Le prurit chronique survient à cause d’une sensibilisation neuronale au prurit et du développement d’un cercle vicieux prurit-grattage. Le prurigo chronique peut être d’origine dermatologique, systémique, neurologique, psychiatrique/psychosomatique, mixte ou indéterminée.
Cinq formes cliniques ou types sont décrits : le prurigo chronique peut être papuleux, nodulaire, en plaques, ombiliqué ou linéaire. Ces différents types peuvent co-exister ou se succéder. Le prurigo nodulaire est la forme la plus fréquente et habituellement la forme ultime.
Discussion |
Cette classification et cette définition permettent de clarifier nettement la situation. La définition souligne que le prurigo chronique a une évolution et des facteurs physiopathologiques qui lui sont propres, quelle que soit l’origine initiale du prurit. Les mécanismes en cause sont la sensibilisation périphérique et la sensibilisation centrale au prurit. La sensibilisation périphérique est liée à une hyperexcitabilité des terminaisons nerveuses cutanées, qui est augmentée par le grattage chronique. La sensibilisation centrale est liée à une diminution des contrôles inhibiteurs par les interneurones dans la moelle épinière et à des modifications de la connectivité cérébrale.
Conclusion |
Issus d’un consensus européen obtenu avec une méthodologie rigoureuse, ces résultats permettent de réaliser des essais cliniques dans de bonnes conditions, à l’heure où de multiples traitements du prurit chronique apparaissent possibles et alors que l’indication retenue par les agences officielles est le prurigo chronique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Prurigo chronique, Prurigo nodulaire, Prurit
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A290-A291 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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