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Mycoses cutanées et sous-cutanées chez 19 patients transplantés rénaux : un challenge diagnostique et thérapeutique - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.460 
C. Bertin 1, , E. Sitterlé 2, A. Scemla 3, S. Fraitag 4, S. Delliere 5, S. Guegan 6, S. Leclerc-Mercier 4, C. Rouzaud 5, F. Lanternier 5, M.-E. Bougnoux-Andremont 2
1 Laboratoire de microbiologie 
2 Laboratoire de parasitologie-mycologie 
3 Transplantation rénale 
4 Anatomopathologie 
5 Maladies infectieuses et tropicales, hôpital Necker, AP–HP 
6 Dermatologie, hôpital Cochin, AP–HP, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les mycoses cutanées et sous-cutanées (MCSC) sont des infections du derme et des tissus sous-cutanés survenant souvent suite à l’inoculation d’un agent fongique. Chez les transplantés d’organe solide les infections fongiques invasives (IFI) représentent jusqu’à 5 % des infections. Chez les transplantés rénaux (TR), les infections à champignon filamenteux représentent 7 % des IFI. Nous décrivons les caractéristiques de ces MCSC chez les TR.

Matériel et méthodes

Cette étude rétrospective (2011–2019) monocentrique a inclus les TR ayant une infection fongique dermo-hypodermique prouvée (extension dermique à l’histologie et documentation mycologique). Les caractéristiques clinicobiologiques, histologiques, et mycologiques ont été recueillies, ainsi que le bilan d’extension, le traitement antifongique (ATF) et/ou chirurgical et leur efficacité et tolérance.

Résultats

Dix-neuf patients TR de 49 à 75 ans ont été inclus. Le traitement immunosuppresseur comprenait systématiquement un anti-calcineurine et des corticoïdes (10mg/j en moyenne)±un anti-métabolite (n=18). Les comorbidités étaient fréquentes : diabète (n=13), néoplasie (n=4), VIH (n=1). Dans 59 % des cas une tumeur (carcinome épidermoïde n=6, lymphome n=1) ou une maladie de Kaposi (n=5) étaient suspectées. Les lésions étaient uniques dans 47 % des cas, souvent nodulaires (74 %) et atteignant uniquement les membres, majoritairement sans fièvre ni altération de l’état général (89 %). À l’histologie, on observait une hyperplasie épidermique (100 %), un infiltrat inflammatoire (84 %) principalement dermique (88 %) et à prédominance d’histiocytes (63 %) et/ou de PNN (42 %). Les champignons étaient visibles dans 89 % des cas sous forme de filaments ou de vésicules (84 % des cas respectivement). L’examen mycologique de la biopsie a montré des filaments mycéliens à l’examen direct dans 84 % des cas (n=16/19). L’identification par culture et/ou biologie moléculaire, retrouvait 11 espèces fongiques différentes (phaehyphomycètes n=13, hyphomycètes n=4, dermatophyte n=1, et mucorales n=1). Le bilan d’extension était toujours négatif. La recherche de bêta-D-glucanes était toujours positive. Le traitement ATF par azolés (posaconazole n=13, voriconazole n=3) ou ambisome IV (n=2) durant 10 mois en moyenne a été associé à la chirurgie dans 11 cas. Les effets secondaires étaient constants, principalement un surdosage en immunosuppresseurs (61 %) ou une dégradation de la fonction rénale (89 %).

Discussion

Ce travail souligne la grande diversité de filamenteux responsables de MCSC chez les TR. La documentation mycologique, indispensable, a permis d’adapter le traitement ATF selon leur spectre de sensibilité. Les interactions médicamenteuses entre ATF et immunosuppresseurs nécessitent un monitorage adapté.

Conclusion

Devant une lésion cutanée chez un TR il faut savoir évoquer une infection fongique et réaliser des biopsies profondes à visée mycologique et anatomopathologique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Champignon filamenteux, Mycose sous-cutanée, Transplantation d’organe


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.460.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

P. A282-A283 - décembre 2019 Retour au numéro
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