Mycoses cutanées et sous-cutanées chez 19 patients transplantés rénaux : un challenge diagnostique et thérapeutique - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Les mycoses cutanées et sous-cutanées (MCSC) sont des infections du derme et des tissus sous-cutanés survenant souvent suite à l’inoculation d’un agent fongique. Chez les transplantés d’organe solide les infections fongiques invasives (IFI) représentent jusqu’à 5 % des infections. Chez les transplantés rénaux (TR), les infections à champignon filamenteux représentent 7 % des IFI. Nous décrivons les caractéristiques de ces MCSC chez les TR.
Matériel et méthodes |
Cette étude rétrospective (2011–2019) monocentrique a inclus les TR ayant une infection fongique dermo-hypodermique prouvée (extension dermique à l’histologie et documentation mycologique). Les caractéristiques clinicobiologiques, histologiques, et mycologiques ont été recueillies, ainsi que le bilan d’extension, le traitement antifongique (ATF) et/ou chirurgical et leur efficacité et tolérance.
Résultats |
Dix-neuf patients TR de 49 à 75 ans ont été inclus. Le traitement immunosuppresseur comprenait systématiquement un anti-calcineurine et des corticoïdes (10mg/j en moyenne)±un anti-métabolite (n=18). Les comorbidités étaient fréquentes : diabète (n=13), néoplasie (n=4), VIH (n=1). Dans 59 % des cas une tumeur (carcinome épidermoïde n=6, lymphome n=1) ou une maladie de Kaposi (n=5) étaient suspectées. Les lésions étaient uniques dans 47 % des cas, souvent nodulaires (74 %) et atteignant uniquement les membres, majoritairement sans fièvre ni altération de l’état général (89 %). À l’histologie, on observait une hyperplasie épidermique (100 %), un infiltrat inflammatoire (84 %) principalement dermique (88 %) et à prédominance d’histiocytes (63 %) et/ou de PNN (42 %). Les champignons étaient visibles dans 89 % des cas sous forme de filaments ou de vésicules (84 % des cas respectivement). L’examen mycologique de la biopsie a montré des filaments mycéliens à l’examen direct dans 84 % des cas (n=16/19). L’identification par culture et/ou biologie moléculaire, retrouvait 11 espèces fongiques différentes (phaehyphomycètes n=13, hyphomycètes n=4, dermatophyte n=1, et mucorales n=1). Le bilan d’extension était toujours négatif. La recherche de bêta-D-glucanes était toujours positive. Le traitement ATF par azolés (posaconazole n=13, voriconazole n=3) ou ambisome IV (n=2) durant 10 mois en moyenne a été associé à la chirurgie dans 11 cas. Les effets secondaires étaient constants, principalement un surdosage en immunosuppresseurs (61 %) ou une dégradation de la fonction rénale (89 %).
Discussion |
Ce travail souligne la grande diversité de filamenteux responsables de MCSC chez les TR. La documentation mycologique, indispensable, a permis d’adapter le traitement ATF selon leur spectre de sensibilité. Les interactions médicamenteuses entre ATF et immunosuppresseurs nécessitent un monitorage adapté.
Conclusion |
Devant une lésion cutanée chez un TR il faut savoir évoquer une infection fongique et réaliser des biopsies profondes à visée mycologique et anatomopathologique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Champignon filamenteux, Mycose sous-cutanée, Transplantation d’organe
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.460. |
Vol 146 - N° 12S
P. A282-A283 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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