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Leishmaniose cutanée des zones cartilagineuses : étude de 106 cas - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.455 
K. Belhareth , M. Bouchaala, A. Masmoudi, E. Bahloul, S. Boudaya, M. Mseddi, M. Amouri, H. Turki
 Service de dermatologie, CHU Hédi-Chaker Sfax, Sfax, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Classiquement, la localisation des lésions de leishmaniose cutanée en regard d’une zone cartilagineuse est considérée à risque. L’objectif de cette étude était de préciser les particularités épidémio-cliniques, évolutives et surtout les difficultés de la prise en charge de cette forme topographique.

Matériel et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective sur une période de 18 ans (2001–2018) incluant tous les cas de leishmaniose cutanée en regard d’une zone cartilagineuse (LCC) confirmés et hospitalisés dans notre service.

Résultats

Nous avons colligé 106 cas de LCC soit 19 % de tous les cas de LC hospitalisés. L’âge moyen était de 42 ans avec un sex-ratio (H/F) de 0,8. La localisation nasale était la plus fréquente (85,9 %) versus 14,1 % pour la localisation auriculaire. Au niveau du nez, les lésions étaient souvent uniques (74,5 %). La taille moyenne était de 3cm. Les lésions siégeaient au niveau du dos du nez (45 %), à la pointe (19 %), à la racine (19 %) et aux ailes du nez (17 %). La forme lupoïde était prédominante (52 %) suivie de la forme ulcéro-crouteuse (37,1 %). Les autres formes étaient verruqueuses (4,4 %) et sporotrichoïdes (2,1 %). Une réaction érysipélatoïde était notée dans 40,5 % des cas et un œdème palpébral dans 11,9 %. Le nez était la seule localisation de la LC dans 15 % des cas. Concernant l’atteinte auriculaire, les lésions étaient uniques dans 20 % des cas. La taille moyenne des lésions était de 2cm. La forme ulcéro-crouteuse était prédominante (66,7 %) suivie de la forme lupoïde (26,7 %) et la forme verruqueuse (1 cas). Les complications étaient à type de réaction érysipélatoide dans 3 cas et une périchondrite dans 2 cas. L’antimoniate de méglumine intramusculaire (GIM) était utilisé dans 58 % des cas. L’évolution était favorable dans 84,2 % des cas. La cryothérapie était utilisée dans 75 % des cas (seule dans 20 %, associée au GIM dans 45 % et au métronidazole dans 10 %). Elle était faite de façon superficielle, peu appuyée avec un nombre moyen de séances de 4,8. La réponse était favorable dans 72 % des cas. Des cicatrices indélébiles étaient observées dans 42 cas.

Discussion

Notre étude est une large série de LCC dans une région endémique à Leishmania major. Elle se caractérise par la prédominance féminine, la fréquence de la forme lupoïde au niveau du nez et ulcéro-crouteuse au niveau auriculaire et la fréquence des complications inflammatoires et infectieuses liées à cette forme. Le GIM demeure le gold standard dans le traitement de la LC. La cryothérapie, lorsqu’elle est faite d’une façon adaptée, semble être efficace avec une bonne tolérance.

Conclusion

Bien que le traitement local soit contre-indiqué en regard des zones cartilagineuses, nous soulignons l’intérêt de la cryothérapie dans le traitement de la LCC. Néanmoins, nous recommandons de la faire d’une façon superficielle et peu appuyée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Cartilage, Cryothérapie, Leishmaniose cutanée


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.455.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

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