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Infection cutanée du membre supérieur droit à Mycobacterium chelonae après coronarographie, de découverte tardive - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.445 
A. Bassompierre 1, , N. Ettahar 2, G. Dewulf 3, M. Vonarx 1, D. Deregnaucourt 1
1 Dermatologie 
2 Infectiologie 
3 Bactériologie, centre hospitalier de Valenciennes, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Mycobacterium chelonae est une mycobactérie à croissance rapide, inférieure à 15jours. Sa répartition est ubiquitaire mais elle prédomine dans l’eau, résiste au chlore et prolifère à des températures proches de 30°. L’incidence globale des infections dues Mchelonae augmente, par suite de meilleures techniques diagnostiques et d’une immunodépression générale croissante. L’infection est fréquemment rapportée après divers actes, médicaux ou non. Les localisations principalement décrites sont cutanées et ophtalmiques, avec atteinte systémique parfois sévère en cas d’immunodépression.

Observation

Une femme de 63 ans, immunocompétente, était adressée pour des lésions nodulaires ulcéro-nécrotiques du bras droit évoluant depuis 6 semaines, sans fièvre. Deux lignes d’antibiothérapie (pristinamycine et cloxacilline) avaient été inefficaces. Les lésions étaient réparties sur le membre supérieur droit exclusivement, à disposition sporotrichoïde, faisant suspecter une infection cutanée à mycobactérie atypique. À l’interrogatoire, on ne trouvait pas d’aquariophilie, d’acupuncture, d’injections ni de traumatisme. On notait en revanche une tentative de coronarographie par voie radiale homolatérale deux semaines avant l’apparition des lésions. Des biopsies cutanées profondes avec analyse en histologie, bactériologie, mycobactériologie et mycologie étaient réalisées. L’histologie trouvait des granulomes sans nécrose caséeuse mais les cultures restaient initialement stériles. Finalement, après 6 semaines d’attente, se développaient des bacilles acido-alcoolo-résistants, identifiés comme Mycobacterium chelonae. Un bilan d’extension n’a pas mise en évidence d’autres localisations. Une bi-antibiothérapie par clarithromycine et tigécycline par voie intraveineuse était initiée après avis du centre national de référence, permettant une évolution rapidement favorable.

Discussion

Il s’agit à notre connaissance du premier cas décrit d’infection cutanée à Mchelonae secondaire à une coronarographie (en l’absence d’autre porte d’entrée évidente). La contamination a pu avoir lieu dans la structure de soin ou ailleurs, la répartition du germe étant ubiquitaire. Une enquête est en cours et n’a pas mis en évidence d’autre cas.

Il s’agit d’une atteinte profuse sur terrain immunocompétent. Malgré une croissance rapide, il faut savoir patienter, l’identification par culture pouvant être très longue. Les antibiothérapies préalables pouvant décapiter l’inoculum bactérien, il ne faut pas hésiter à renouveler les prélèvements. En cas de forte suspicion clinique et en l’absence de gravité, l’antibiothérapie doit si possible être débutée après documentation. La place du dermatologue peut ici permettre de traiter à temps des atteintes viscérales.

Conclusion

Devant des lésions nodulaires nécrotiques évocatrices de mycobactérie, il faut savoir évoquer le diagnostic d’infection à Mchelonae, dont l’incidence est en hausse. Il est parfois nécessaire de refaire des prélèvements pour identification avant mise en place d’un traitement.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Mycobacterium chelonae, Coronarographie


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.445.


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Vol 146 - N° 12S

P. A275-A276 - décembre 2019 Retour au numéro
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