Dermanyssus gallinae est un acarian parasite hémophage aviaire. Son réservoir est habituellement représenté par les nids de pigeons et divers oiseaux, et par les poulaillers. Lorsque son hôte habituel n’est pas disponible, D. gallinae peut migrer vers les habitations humaines. Les manifestations cliniques à type de macules, papules ou vésicules prurigineuses intéressent souvent les zones couvertes du tronc, la nuque et le dos des mains et avant-bras. Ces lésions sont souvent confondues avec celles de la gale ou de la pédiculose. Nous rapportons la deuxième description dermoscopique de D. gallinae, dont le diagnostic est habituellement établi par examen direct au microscope.

Une femme de 33 ans sans antécédents se présentait à notre consultation pour des lésions cutanées de l’abdomen et de la face interne des cuisses évoluant depuis 5jours avec un prurit intense qui s’aggravait la nuit. Elle avait l’impression de voir des « bestioles » sur son corps. L’examen clinique trouvait des papules érythémateuses au niveau de l’abdomen et de la face interne des cuisses, dont l’inspection minutieuse révélait la présence d’arthropodes de moins de 1mm. L’examen dermoscopique montrait ces parasites de couleur rouge noire, gorgés de sang, évocateurs de D. gallinae. Le diagnostic était confirmé par l’examen microscopique des parasites prélevés. La patiente était traitée par de la perméthrine à 5 % en applications locales une fois par semaine pendant 2 semaines. L’éradication de la source d’infestation était entreprise.

D. gallinae, appelé aussi « faux pou ou pou rouge des volailles », est un acarian parasite hémophage aviaire. Son réservoir est habituellement les nids des pigeons, divers oiseaux et les poulaillers. Lorsque son hôte habituel n’est pas disponible, D. gallinae peut migrer vers les habitations humaines, principalement à travers les circuits de ventilation, et infecter ainsi les habitants. Cependant, l’infestation humaine reste rare et la plupart des cas rapportés ont eu lieu pendant l’été ou le printemps. Ce parasite est plus actif la nuit et de ce fait le prurit s’intensifie le soir. Les manifestations cliniques sont représentées par des macules, papules ou vésicules prurigineuses intéressant souvent les zones couvertes du tronc, la nuque et le dos des mains et avant-bras. Les principaux diagnostics différentiels sont la gale et la pédiculose. Le diagnostic est confirmé par l’examen microscopique qui montre l’aspect caractéristique du parasite, brun-jaunâtre au repos et rouge-noirâtre lorsqu’il est gorgé de sang. Ce même aspect est décrit à l’examen dermoscopique.

L’infestation par D. gallinae mériterait d’être gardée en mémoire étant donnée la non familiarité de la plupart des cliniciens avec ce diagnostic. Celui-ci pourrait être évoqué devant un prurit récurrent. La dermoscopie constitue un outil rapide et facile pour aider au diagnostic de cette entité.