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Adénovirose pluri-orificielle : érythème polymorphe majeur ou ectodermose pluri-orificielle spécifique ? - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.428 
A. Calas 1, , C. Lheure 1, C. Bernigaud 2, C. Charpentier 2, P. Sohier 3, C. Isnard 1, N. Franck 1, J.F. Meritet 4, G. Royer 5, S. Oro 2, N. Dupin 1
1 Service de dermatologie, hôpital Cochin, Paris 
2 Service de dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil 
3 Service de pathologie 
4 Service de virologie, hôpital Cochin, Paris 
5 Service d’ophtalmologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’érythème polymorphe majeur (EPM) se caractérise par des lésions acrales en cocardes et des érosions muqueuses. C’est une pathologie d’hypersensibilité post-infectieuse à médiation immunologique dont les principales causes sont Herpesvirus et Mycoplasma pneumoniae. Nous rapportons 2 cas d’infection pluri-orificielle à Adenovirus mimant un érythème polymorphe majeur, faisant discuter la nosologie de cette entité.

Observation

Cas 1 : un homme de 23 ans était hospitalisé pour une conjonctivite bilatérale, une dysphagie et une dysurie. L’examen clinique trouvait une hyperhémie conjonctivale bilatérale, des fausses membranes de l’œil gauche, une chéilite érosive, des érosions buccales et balaniques, et 5 cocardes acrales atypiques. La sérologie Herpesvirus était négative et la sérologie Adenovirus positive. La PCR Adenovirus était positive au niveau oculaire, génital et buccal mais négative dans le sang, et non testée dans la peau. La PCR quantitative oculaire était>4 log, et à 3,70 log au niveau génital mais n’était pas quantifiable dans la bouche. Le génotypage mettait en évidence un Adenovirus D37. L’évolution était favorable en quelques jours avec une prise en charge symptomatique. Cas 2 : un homme de 37 ans consultait pour des cocardes palmoplantaires typiques, une chéilite érosive, des érosions buccales et nasales. L’examen ophtalmologique montrait une conjonctivite sévère, des brides bilatérales hémorragiques à la rupture, évoquant une origine virale. La sérologie Herpesvirus était positive en IgG. La PCR Adenovirus nasopharyngée était positive, et négative dans le sang. L’évolution était favorable sous soins locaux et corticothérapie générale. Dans les deux cas, les recherches (sérologie, PCR nasopharyngée) de Mpneumoniae étaient négatives.

Discussion

Chez nos deux patients, l’atteinte conjonctivale sévère avec brides était évocatrice d’une conjonctivite à Adenovirus, confirmée par les explorations virologiques dans un cas. Le sérotype D37 est reconnu comme inducteur de kérato-conjonctivites. La charge virale élevée dans les prélèvements ophtalmiques et le prélèvement génital est un argument en faveur de l’origine virale directe en l’absence de virémie. Concernant les autres atteintes (cutanée et buccale), on ne peut écarter un effet pathogène direct du virus, bien que l’hypothèse réactionnelle de type EPM soit également envisageable. Ces tableaux sont à rapprocher du concept d’ectodermose pluri-orificielle à Adenovirus rapporté dans les années 1970 et abandonné depuis.

Conclusion

L’Adenovirus provoque des conjonctivites pseudo-membraneuses sévères qui peuvent s’associer à d’autres lésions cutanéo-muqueuses similaires à un EPM. Sa recherche se justifie lorsqu’au cours d’un EPM l’atteinte ophtalmologique est au premier plan.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Adénovirus, Ectodermose pluri-orificielle, Érythème polymorphe


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.428.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

P. A267 - décembre 2019 Retour au numéro
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