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Un cas de lymphome B cutané centrofolliculaire traité avec succès par des injections intra-lésionnelles de rituximab - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.425 
K. Souaid , N. Kramkimel, T. Klejtman, V. Seta, S. Aractingi
 Service de dermatologie, hôpital Cochin, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Étant donné que les lymphomes B cutanés centrofolliculaires (LNH B CF) de bas grade sont indolents mais récidivants, la difficulté de leur prise en charge thérapeutique réside dans la contrainte de mettre en place des traitements locaux qui soient capables d’être répétés avec un minimum de toxicité, en particulier cumulative. À ce titre, les injections locales de rituximab obéissent à ce cahier des charges. Il y a peu d’expérience de cette méthode en France. Nous rapportons un cas de LNH B CF traité avec succès par des injections intra-lésionnelles de rituximab.

Observation

Il s’agit d’une femme de 76 ans ayant un LNH B CF de bas grade Bcl 2 négatif depuis 2006, caractérisé par de nombreuses récidives traitées par exérèses chirurgicales et dermocorticoïdes. Elle consultait en janvier 2019 pour une nouvelle récidive avec un nodule érythémato-violacé profond mandibulaire droit de 20×10mm et un second de 5×5mm au niveau de la tempe droite. La patiente a reçu au total 6 injections intra-lésionnelles de rituximab, à raison de 2 cycles de 3 injections par semaine espacés d’un mois. À chaque injection, 1mL de rituximab à la concentration de 10mg par millilitre était injecté dans les lésions mandibulaire et temporale. La dose cumulée injectée dans la lésion mandibulaire était de 45mg, et de 9mg dans la lésion temporale. Une prémédication par hydroxyzine per os, paracétamol et dexchlorphéniramine en intraveineux, lidocaïne topique et mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote (MEOPA) était faite avant chaque injection. Le seul effet indésirable noté était une douleur lors des injections. Au terme des 6 injections, les lésions mandibulaire et temporale avaient complètement régressé cliniquement, et une échographie faite au niveau des zones traitées ne montrait aucun résidu tumoral.

Discussion

La revue de la littérature retrouve deux séries de 35 et 9 malades respectivement, traités par du rituximab intra-lésionnel pour des LNH B cutanés indolents. Une rémission complète avait été notée chez 65 à 78 % des patients avec des doses cumulées variant entre 20 et 600mg/malade. L’effet indésirable le plus rapporté était la douleur pendant l’injection. Le cas que nous présentons confirme que les injections intra-lésionelles de rituximab permettent comme attendu une disparition des lésions de LNH B CF. Malgré la douleur, les injections ont pu être poursuivies grâce à la prémédication. La dose cumulée a été très faible avec, en outre, une amélioration très rapide en moins d’une semaine. Ajoutons que le rituximab a été préparé dans une pharmacie hospitalière à partir de « résidus » d’ampoules, n’induisant donc aucun coût.

Conclusion

Nous présentons un cas de LNH B CF traité avec succès par du rituximab intra-lésionnel. À nos connaissances il s’agit du premier cas rapporté en France. L’efficacité et l’absence de toxicité systémique ou locale cumulée permettent de placer cette modalité comme une alternative innovante à envisager.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Lymphome B cutané primitif, Lymphome centrofolliculaire, Rituximab


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.425.


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Vol 146 - N° 12S

P. A265-A266 - décembre 2019 Retour au numéro
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