Un cas de tuberculose ganglionnaire cachant un lymphome non hodgkinien et revue de la littérature - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
La tuberculose et les cancers représentent des menaces pour des millions de vies dans le monde entier. Les caractéristiques physiopathologiques et implications pratiques de leur coexistence ont reçu peu d’attention.
Observation |
Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 45 ans traité pour tuberculose ganglionnaire inguinale confirmé par une culture de bacilles de Koch (BK) positive sur biopsie d’une adénopathie inguinale. Le patient a ensuite présenté, 3 mois après la fin du traitement antibacillaire, une fistulisation des adénopathies qui a évolué vers une importante perte de substance surinfectée. Une biopsie cutanée pour étude anatomopathologique a révélé un lymphome non hodgkinien (LNH) à grande cellule B non centrogerminatif. Par ailleurs, la culture de BK sur fragment cutané s’est révélée négative et le GeneXpert positif. Le bilan d’extension a révélé une splénomégalie multinodulaire et des micronodules pulmonaires à la tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne. Le patient est actuellement sous chimiothérapie (R-CHOP).
Discussion |
Les LNH sont un groupe hétérogène de tumeurs malignes de tissu lymphoïde. Le lymphome à grandes cellules B représente 30 à 40 % des LNH, étant ainsi variété la plus fréquente. Le LNH peut être précédé par des maladies inflammatoires chroniques et en outre a été liée à un déficit immunitaire. Son association à Helicobacter pylori, Campylobacter et à l’hépatite C est déjà bien établie, contrairement à la tuberculose. Il a été rapporté que le risque de LNH est significativement augmenté (rapport de côtes 1,8) chez les personnes ayant des antécédents de tuberculose. Les tuberculoses extrapulmonaires coexistent rarement avec les lymphomes dans le même organe. Les antécédents d’infection tuberculeuse ont été examinés en tant que facteur de risque pour le cancer. Cependant, une étude a indiqué que les antécédents de tuberculose étaient simplement une coïncidence avec l’occurrence de cancer. Bien que ces deux affections soient des maladies très courantes, peu d’attention a été portée aux implications pratiques de leur coexistence et encore moins à leurs traitement. En absence de consensus, les délais de début de chimiothérapie par rapport au traitement antibacillaire en cas de coexistence représentent un problème thérapeutique majeur, vu le risque de dissémination de la tuberculose.
Conclusion |
L’association de la tuberculose au lymphome est rare et a des fondements physiopathologiques supposés, mais non élucidés. Des études plus poussées doivent être tenues pour établir cette relation, surtout dans les pays ou la tuberculose est endémique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Lymphome, Tuberculose
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.424. |
Vol 146 - N° 12S
P. A265 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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