Résultats moléculaires inattendus dans un panel de génodermatoses - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Les panels de gènes permettent l’identification rapide de la ou des mutations causale(s). Des résultats inattendus deviennent fréquents et interfèrent avec le diagnostic et la prise en charge. Nous en rapportons trois exemples récents.
Observation |
Patient (1) : un adolescent de 15 ans, né d’un couple apparenté, présente une kératodermie palmoplantaire (KPP) fissuraire modérée prédominant aux plantes évoluant depuis l’âge de 1 an. Le reste du tégument est normal. Des anomalies parodontales acquises ont conduit au diagnostic de syndrome de Papillon–Lefèvre. Résultat moléculaire : variant pathogène à l’état homozygote dans l’exon 3 du gène codant la cathepsine C (CTSC), confirmant le diagnostic, et variant probablement pathogène dans l’exon 3 du gène ALOXE3 à l’état homozygote (habituellement associé à une ichtyose congénitale autosomique récessive), hérité de chacun des parents. Patient (2) : un enfant de 5 ans né d’un couple apparenté présente une atrichie et une KPP. Résultat moléculaire : mutation homozygote dans l’exon 12 du gène de la desmoplakine (DSP) confirmant le diagnostic et justifiant une surveillance cardiologique chez l’enfant et chez chacun de ses parents hétérozygotes pour le variant. Identification d’un variant pathogène dans l’exon 8 du gène de la desmogléine 4 (DSG4) à l’état homozygote, habituellement associé à une dysplasie pilaire. Patient (3) : un enfant de 2 ans né d’un couple non apparenté présente une ichtyose kératinopathique. Résultat moléculaire : variant de novo dans l’exon du gène de la kératine 10 (KRT10), et variant probablement pathogène dans DSP hérité du père, imposant une surveillance cardiologique.
Discussion |
Pour le patient 1 : les deux gènes mutés CTSC et ALOXE3 peuvent participer au phénotype de KPP. Pour le patient 2, les gènes DSP et DSG4 étant tous deux impliqués dans la formation du cheveu, chacune des mutations peut avoir un rôle dans le phénotype d’atrichie. Les mutations DSP étant impliquées dans des cardiopathies arythmogènes, y compris à l’état hétérozygote, une surveillance cardiologique des enfants et des apparentés concernés s’impose pour les patients 2 et 3. Une consultation de conseil génétique s’adressant aussi aux apparentés est indispensable.
Conclusion |
Ces 3 observations soulignent l’apport et les difficultés que peut représenter le recours à un panel de gènes. Au-delà de l’implication des mutations identifiées dans le phénotype du patient, les résultats inattendus chez un patient peuvent avoir des conséquences dans le dépistage et le suivi des apparentés.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Desmoplakine, Kératodermie palmoplantaire
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A256-A257 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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