Diagnostic moléculaire des mutations récurrentes des gènes XPC et XPA chez les patients marocains atteints de xeroderma pigmentosum - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le xeroderma pigmentosum (XP) est une maladie héréditaire rare, caractérisée par une hypersensibilité aux rayons UV secondairement à des altérations de la voie de réparation de l’ADN par excision-resynthèse de nucléotides. Les patients XP présentent un risque accru de développer des cancers cutanés et ophtalmologiques ; certains ont également des troubles neurologiques. La transmission se fait sur le mode autosomique récessif, et à ce jour, huit gènes (XPA à XPG et XPV) sont responsables de la maladie, dont XPA et XPC sont les plus fréquents chez les patients maghrébins.
Matériel et méthodes |
Notre travail est une étude rétrospective colligeant les cas de xeroderma pigmentosum diagnostiqués cliniquement et chez qui une confirmation moléculaire a été établie au niveau du département de génétique médicale de l’institut national d’hygiène de Rabat. Elle consiste en l’exploration des deux mutations qui semblent les plus fréquentes dans notre contexte : la délétion c.1643_1644delTG du gène XPC, et la substitution c.682C>T du gène XPA, par technique PCR-Séquençage Sanger. L’objectif de l’étude est de préciser les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et surtout génétiques des patients marocains atteints de XP.
Résultats |
Onze cas ont été répertoriés, issus de 9 familles non apparentées, avec un sex-ratio de 0,83 et un âge moyen de début de 10,5 mois. La consanguinité est retrouvée dans 91 %, et des cas familiaux dans 22 %. Cliniquement, la photosensibilité est précoce et les atteintes cutanée et ophtalmique sont constantes. Sur le plan moléculaire, 10 cas présentaient la délétion c.1643_1644delTG du gène XPC à l’état homozygote, et un cas portait la mutation c.1644_1645insCATG à l’état homozygote au niveau du même gène, de découverte fortuite et jamais rapportée dans la littérature.
Discussion |
La prévalence du XP est relativement élevée au Maroc, avec plus de 300 cas en 2018, du fait du pourcentage élevé de mariages consanguins et de la grande taille des familles. La maladie atteint de façon égale les deux sexes et les manifestations cliniques apparaissent après 2 ans en moyenne au cours des premières expositions solaires. Au Maroc, cet intervalle est plus réduit du fait du fort ensoleillement. Seuls 11 cas ont bénéficiés d’un diagnostic moléculaire du fait de la méconnaissance de l’intérêt du génotypage du XP par les cliniciens. Malgré l’hétérogénéité génétique, la mutation la plus retrouvée au Maroc est c.1643_1644delTG au niveau du gène XPC.
Conclusion |
Le xeroderma pigmentosum reste à ce jour une maladie incurable, et la photoprotection est la pierre angulaire de la prise en charge. L’intérêt du diagnostic moléculaire réside dans la prise en charge précoce des patients à la phase préclinique, mais aussi le dépistage des porteurs asymptomatiques, pour diminuer la fréquence d’hétérozygotie et l’incidence du XP par un planning familial ciblé.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Diagnostic moléculaire, Mutation récurrente, Xeroderma pigmentosum, XPC XPA
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.387. |
Vol 146 - N° 12S
P. A246-A247 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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