Avec plus de 14 000 nouveaux cas par an en France, le mélanome a une incidence qui ne cesse d’augmenter. L’exposition solaire, en particulier dans l’enfance, est un des principaux facteurs de risque modifiables de mélanome. Plusieurs études ont montré l’importance de mettre en place des actions de prévention visant les enfants dès leur plus jeune âge mais en France, la plupart ont été réalisées dans les écoles et lycées. Les parents doivent également être informés et éduqués afin d’adopter les bonnes mesures de photoprotection et montrer l’exemple à leurs enfants.

Nous avons réalisé une formation à la protection solaire dans 8 crèches. La formation a touché 119 personnes, dont 81 membres du personnel et 38 parents. L’impact de l’intervention a été évalué à l’aide d’un questionnaire dont les réponses avant/après (n=116) ont été comparées. Un score de photoprotection évaluant les pratiques déclarées a été établi avant la formation, et après l’été qui a suivi la formation. Nous avons évalué cette action de prévention selon le modèle de Kirkpatrick qui comprend 4 niveaux : satisfaction, acquisition des connaissances, modification des comportements, impact réel.

Les participants ont été satisfaits avec une note de 8,6/10. Le score moyen au test de connaissance sur les facteurs de risque de cancer cutané et la protection solaire était de 6,8/9 avant la formation et de 8,2/9 après (p<0,001). Le score moyen de photoprotection était de 6,2/10 avant et de 7,6/10 après l’été (p<0,001), la photoprotection déclarée des enfants a ainsi été améliorée suite à notre intervention, notamment la protection vestimentaire. Bien que l’impact réel sur le nombre de coups de soleil estivaux n’ait pas pu être comparé à une population contrôle, le taux de coups de soleil déclarés a été particulièrement bas l’été suivant la formation (3/40 répondants après l’été, soit 7,5 %).

La formation des parents et du personnel des crèches a eu un impact sur les connaissances et la photoprotection déclarée. L’impact réel de ce type d’intervention sur les dommages liés au soleil doit être mesuré lors d’une étude de plus grande envergure. La mise à disposition d’un support écrit a été suggérée par de nombreux répondants. L’implication des étudiants en médecine au travers du service sanitaire, constitue une perspective de développement pour ce type d’action de prévention.