Vascularite cutanée sévère avec atteinte digestive développée sous sécukinumab - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Les anti-interleukines (IL) 17 ont été approuvées récemment dans le traitement du psoriasis et du rhumatisme psoriasique (RP). Outre les candidoses et les réactions aux points d’injection, leurs effets indésirables (EI) cutanés sont encore peu connus. Nous rapportons un cas de vascularite cutanée sévère avec atteinte digestive apparue sous sécukinumab.
Observation |
Une femme de 54 ans, atteinte d’un RP axial et périphérique, était hospitalisée pour un purpura des membres inférieurs évoluant depuis 3 mois, récemment associé à une diarrhée subfébrile à 38°C. Ses traitements antérieurs comportaient le méthotrexate, puis l’ajout de l’adalimumab pendant 3 ans. Après échappement articulaire, celui-ci était remplacé avec succès par le sécukinumab. Un purpura vasculaire nécrotique apparaissait un mois plus tard. Le sécukinumab était initialement maintenu, puis arrêté après 2 mois de prise effective en raison d’une évolution cutanée défavorable. L’histologie cutanée montrait des lésions de vascularite avec nécrose fibrinoïde, leucocytoclasie et dépôts de C3 dans les parois des vaisseaux en immunofluorescence directe. Les plaquettes et la fonction rénale étaient normales, la protéinurie était négative. Le C4 était diminué, les anticorps antinucléaires étaient à 1/100. La cryoglobulinémie, le facteur rhumatoïde, les anticorps anti-DNA natif et anti-cytoplasme des neutrophiles étaient négatifs. Les coprocultures étaient négatives, la calprotectine fécale était normale. L’imagerie digestive trouvait une recto-pancolite avec iléite terminale, avec une ébauche de granulome épithélioïde sur les biopsies digestives, sans plus d’élément histologique pour une maladie de Crohn. Le diagnostic d’atteinte digestive spécifique associée à la vascularite cutanée sévère était privilégié par les gastro-entérologues et l’évolution cutanée et digestive était favorable sous prednisone à 1mg/kg/jour. La famille des anti-IL17 était définitivement contre-indiquée.
Discussion |
Les effets secondaires cutanés les plus fréquents sous anti-IL17 sont les candidoses. Des cas d’eczéma, de granulome annulaire et d’éruption psoriasiforme similaires à ceux observés sous anti-TNF sont aussi rapportés. La pharmacovigilance française recense 4 cas de vascularite cutanée sous sécukinumab à ce jour ; l’observation d’une patiente de 28 ans traitée pour une spondylarthrite ankylosante et ayant développé une vascularite leucocytoclasique cutanée 8 mois après l’initiation du sécukinumab a été publiée. Par ailleurs, les anti-IL17 peuvent aggraver ou induire des maladies de Crohn et, dans notre cas, l’atteinte digestive associée aurait également pu correspondre à une première poussée de maladie de Crohn.
Conclusion |
Comme sous anti-TNF, des vascularites cutanées avec atteinte viscérale peuvent survenir sous anti-IL17 et doivent faire discuter de façon multidisciplinaire l’interruption et le remplacement du traitement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : IL-17, Maladie de Crohn, Rhumatisme psoriasique, Sécukinumab, Vascularite
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.352. |
Vol 146 - N° 12S
P. A229 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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