Vasculite nodulaire sous védolizumab - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Les manifestations cutanées classiques de la maladie de Crohn sont l’érythème noueux, correspondant histologiquement à une panniculite septale sans atteinte vasculaire, et les dermatoses neutrophiliques. Les vasculites nodulaires sont des panniculites lobulaires rarement associées aux maladies inflammatoires intestinales, avec seulement 3 cas décrits dans la littérature. Nous rapportons l’observation originale d’une vasculite nodulaire apparue après la 2e cure de védolizumab chez un patient atteint d’une maladie de Crohn.
Observation |
Un homme de 35 ans consultait pour des nodules sous-cutanés douloureux et inflammatoires des 4 membres évoluant depuis 1 semaine. Ces nodules étaient apparus 3 semaines après une 2e perfusion de védolizumab introduit pour une maladie de Crohn non contrôlée par la chirurgie, l’adalimumab et l’azathioprine. La dernière résection iléocolique avait été réalisée une semaine avant l’apparition des nodules. Le patient n’avait par ailleurs jamais eu de lésions cutanées dans le cadre de sa maladie inflammatoire. La biopsie cutanée montrait une panniculite lobulaire avec nécrose et infiltrat inflammatoire pariétal neutrophilique d’une artère hypodermique de moyen calibre, avec des images de leucocytoclasie sans thrombose. Cette image histologique était compatible avec le diagnostic de vasculite nodulaire. Le bilan biologique auto-immun, les sérologies virales et le test du Quantiféron® étaient négatifs. Il n’y avait pas de protéinurie ni d’hématurie. L’évolution était marquée par une régression spontanée complète des nodules quelques semaines après l’arrêt du védolizumab.
Discussion |
Le védolizumab est un anticorps monoclonal anti-intégrine α4/β7 approuvé dans le traitement de la maladie de Crohn réfractaire aux traitements conventionnels. Il bloque l’interaction des leucocytes avec une adhésine exprimée à la surface des vaisseaux gastro-intestinaux, inhibant ainsi la migration lymphocytaire impliquée dans le mécanisme pathogénique. La durée de demi-vie est de 25jours. Chez notre patient, il est difficile de trancher entre une vasculite nodulaire contemporaine d’une poussée de la maladie inflammatoire intestinale et une vasculite nodulaire médicamenteuse imputable au védolizumab, d’autant plus que des biopsies intestinales récentes avaient montré une atteinte vasculitique. Cependant, l’apparition des lésions cutanées après l’exérèse chirurgicale des segments intestinaux inflammatoires et leur régression spontanée dans un temps égal à 2 fois la demi-vie d’élimination de la biothérapie sont des arguments en faveur de l’origine médicamenteuse de la vasculite. Par analogie, des cas de vasculite nodulaire médicamenteuse sous étanercept et propylthiouracil sont rapportés. Un seul cas d’exacerbation sous védolizumab d’une vasculite nodulaire préexistante est décrit.
Conclusion |
Nous rapportons donc à notre connaissance le premier cas de vasculite nodulaire induite par le védolizumab dans le cadre d’une maladie de Crohn non contrôlée par azathioprine seule.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladie de Crohn, Vasculite nodulaire, Védolizumab
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.353. |
Vol 146 - N° 12S
P. A229-A230 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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