Lichen plan pigmentogène et maladies auto-immunes : une étude cas-témoins - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le lichen plan pigmentogène (LPP) est une variante rare du LP cutané. Nous avons voulu étudier la prévalence des maladies auto-immunes chez les patients atteints de LPP.
Matériel et méthodes |
Étude cas-témoin unicentrique avec un recueil prospectif de données incluant tous les cas de LPP confirmés histologiquement ayant consulté dans notre service sur une durée de 2 ans et demi (entre 2017 et 2019).
Résultats |
Nous avons colligé 35 patients avec LPP suivis dans notre service et 35 patients témoins appariés par l’âge et le sexe, atteints de dermatose autre que LPP. La moyenne d’âge des cas atteints de LPP était de 42 ans et leur sex-ratio H/F de 0,3 ; un prurit était rapporté par 69 % des patients. Le LPP en nappes était le type d’atteinte cutanée le plus fréquent (80 %), les joues et le front étaient les topographies les plus fréquemment touchées ; un fond brun à l’analyse dermoscopique était présent dans 66,5 % des cas ; la distribution des globules et des points en patron réticulaire complet était le patron le plus fréquent (66,5 %). Les mélanophages et l’incontinence pigmentaire étaient présents à l’étude histologique de tous nos patients. La prévalence des maladies auto-immunes était supérieure chez les cas (40 %) par rapport aux témoins (3 %), avec une différence statistiquement significative. Quatre patients étaient diabétiques et 4 avaient une thyroïdite de Hashimoto.
Discussion |
Notre étude est la première à l’échelle marocaine visant à rechercher les maladies auto-immunes associées au LPP. Nos résultats épidémiocliniques corroborent ceux décrits au Japon, en Inde, au Kuwait et en Tunisie. Nous rapportons une association significative du LPP aux maladies auto-immunes (40 % de nos cas). Dans notre étude, le diabète était fréquemment associé (28,5 %) au LPP comme dans l’étude de Youssef et al. La thyroïdite de Hashimoto a été retrouvée chez 4 cas, ce qui corrobore les données publiées concernant les dysthyroïdies et LPP. Nos résultats suggèrent qu’un processus immunologique commun pourrait intervenir dans la genèse du LPP chez les patients présentant des affections auto-immunes et inversement.
Conclusion |
L’association entre le LPP et les maladies auto-immunes nous amène à conclure que la prise en charge des patients atteints de LPP doit être multidisciplinaire et insister sur le dépistage des maladies auto-immunes. Toutefois, d’autres études supplémentaires sont nécessaires afin d’élucider les mécanismes exacts de ces associations.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Lichen plan pigmentogène, Maladies auto-immunes
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.329. |
Vol 146 - N° 12S
P. A218 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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