Le lupus comédonien : particularités cliniques et dermoscopiques - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le lupus érythémateux chronique (LEC) peut se présenter par divers aspects cliniques. Nous rapportons deux cas de LEC se présentant par des lésions acnéiformes.
Observations |
Cas 1 : une femme de 49 ans se présentait pour des lésions comédoniennes du visage, peu prurigineuses, évoluant depuis 4 ans. L’examen révélait une plaque parsemée de cicatrices vermoulues touchant la région mentonnière, des plaques érythémato-squameuses au niveau des régions prétragiennes et une raréfaction diffuse des cheveux. L’examen histologique montrait un épaississement de la membrane basale (MB), un infiltrat lymphocytaire dermique périfolliculaire et périvasculaire et des ostiums folliculaires dilatés avec des bouchons cornés. L’immunofluorescence directe (IFD) montrait un dépôt granuleux de C3 le long de la MB. La dermoscopie objectivait des vaisseaux télangiectasiques, de multiples fentes rondes noires associées à des structures rondes blanc-jaunâtres opalescentes rappelant des kystes cornés. Les anticorps antinucléaires (AAN) étaient positifs à 1/160 avec un typage négatif. Le diagnostic de LEC comédonien a été retenu. La patiente était traitée par hydroxychloroquine (HQ) et dermocorticoïdes (DC). L’évolution était marquée par une amélioration partielle après 6 mois de recul.
Cas 2 : un homme de 46 ans consultait pour une éruption prurigineuse photo-aggravée du visage évoluant depuis un an. L’examen révélait des plaques érythémato-squameuses à centre atrophique au niveau des joues et du cuir chevelu, avec présence de comédons ouverts et de cicatrices vermoulues touchant surtout le nez. L’histologie révélait des bouchons cornés, un épaississement de la MB et un abondant infiltrat inflammatoire lymphocytaire périfolliculaire et périvasculaire. L’IFD objectivait un dépôt granuleux de C3 le long de la MB. La dermoscopie révélait une image similaire à celle observée dans le 1er cas. Les AAN était négatifs. Le diagnostic de LEC comédonien a été retenu. Une légère amélioration était notée après 4 mois de sa mise sous DC et HQ.
Discussion |
Le lupus comédonien est une variante rare de LEC. Il survient à la 4e décennie de la vie avec un sex-ratio (H/F) de 0,25. Sa présentation clinique est identique à celle observée chez nos patients. Les cicatrices vermoulues sont la conséquence de la destruction du follicule pilo-sébacé par l’infiltrat lymphocytaire et sont surtout observées dans les régions riches en glandes sébacées. Le prurit, retrouvé chez nos cas, est rapporté dans 60 % des cas. Le diagnostic repose sur les arguments histologiques et immunologiques. Toutefois, la dermoscopie peut être d’un grand apport en montrant des ouvertures noires en pseudo-comédons et des images de pseudo-grains de milium témoignant du caractère folliculotrope. Le traitement est souvent décevant.
Conclusion |
Le diagnostic de lupus chronique comédonien doit être évoqué devant une éruption acnéiforme prurigineuse localisée au niveau des régions photo-exposées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermoscopie, Lupus comédonien, Lupus érythémateux chronique
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.327. |
Vol 146 - N° 12S
P. A217 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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