S'abonner

L’ostéomatose miliaire de la face : une pathologie exceptionnelle, ou sous-diagnostiquée ? - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.323 
J. Delaleu 1, , F. Cordoliani 1, M.-D. Vignon-Pennamen 2, M. Bagot 1, C. Lepelletier 1
1 Dermatologie 
2 Anatomopathologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La formation de tissus osseux dans le derme et l’hypoderme est un phénomène rare. Nous rapportons le cas de deux patientes présentant des ostéomes acquis de la face.

Observations

La première patiente était une femme de 49 ans qui consultait pour une éruption micro-papuleuse du visage évoluant depuis 5 ans. La seconde était une femme de 72 ans aux antécédents d’acné sévère ayant entraîné des cicatrices atrophiques, adressée pour une dermatose faciale évoluant depuis 2014 et récemment aggravée. Elles présentaient toutes deux de nombreuses papules infra millimétriques couleur chair, très monomorphes, de consistance pierreuse, des joues, du menton, des mandibules et des tempes. Le reste de l’examen clinique était normal. L’examen histologique d’une biopsie d’une papule de la joue chez ces deux patientes montrait dans le derme un foyer circonscrit de tissu osseux mature. Le bilan phosphocalcique et le dosage de la parathormone étaient normaux. Le diagnostic retenu était une ostéomatose miliaire de la face (OMF). La patiente no°1 a reçu un traitement par rétinoïde topique sans efficacité. Le traitement par rétinoïdes topique ayant été mal toléré chez la patiente no°2, un traitement chirurgical par extraction au bistouri a été réalisé avec efficacité.

Discussion

Les ossifications cutanées sont caractérisées par la formation de tissu osseux à partir de la cristallisation de l’hydroxyapatite provenant des ostéoblastes de la peau. Bien que parfois proches cliniquement, elles résultent de mécanismes plus complexes que les calcinoses cutanées, avec une organisation architecturale faite de lamelles concentriques qui contiennent des ostéocytes et des ostéoblastes. L’histologie cutanée montre un tissu organisé de lamelles d’os haversien. Les ostéomes sont le plus souvent secondaires à des tumeurs (ostéonaevus de Nanta) ou à des altérations tissulaires. Dans les ostéomes primitifs, il existe des formes diffuses qui sont le plus souvent d’origine génétique par mutation du gène GNSA-1, des formes congénitales isolées se présentant sous la forme d’un nodule osseux unique du scalp, ou bien des formes acquises qui sont le plus souvent limités au visage, réalisant l’OMF, qui peut être idiopathique ou post-acné. Cette dernière entité n’a été que rarement rapportée (une centaine de cas dans la littérature) mais sa fréquence est probablement sous-diagnostiquée. Les formes acquises diffuses d’ostéomes doivent faire rechercher un syndrome d’Albright, dans lequel les anomalies du bilan phosphocalcique sont constantes, à l’inverse de l’OMF où elles sont rares. Le traitement repose sur les rétinoïdes topiques, l’extraction chirurgicale (dermabraison, incisions à l’aiguille) ou le laser YAG.

Conclusion

L’OMF est une pathologie rapportée de façon exceptionnelle mais sa fréquence réelle n’est pas connue. Un syndrome d’Albright ou des calcinoses multiples doivent être discutées.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Ostéomatose cutanée, Ostéome cutané, Ostéome cutané secondaire


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.323.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 146 - N° 12S

P. A214-A215 - décembre 2019 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Intérêt potentiel des anti-IL17 dans la prise en charge du psoriasis en cas de pathologie tumorale associée aux HPV à haut risque oncogène (HPVHR)
  • V. Descamps, S. Lariven, M. Koskas, P. Dieude, L. Abramowitz, L. Deschamps, C. Charpentier, F. Brunet-Possenti
| Article suivant Article suivant
  • La capacité de production de biofilm des souches de Cutibacterium acnes dépend plus du type SLST que de l’origine clinique
  • M.-A. Dagnelie, L. Ruffier-Depenoux, C. Frénard, A. Khammari, S. Corvec, B. Dréno

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2025 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.