Staphylococcie maligne de la face : une série de 3 cas - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
La staphylococcie maligne de la face (SMF) est une infection exceptionnelle rapidement extensive et grave. Elle engage le pronostic fonctionnel et vital. Nous rapportons 3 cas de SMF avec différentes évolutions.
Observations |
Le premier cas était un homme 26 ans, chez qui apparaissait une phlyctène purulente de la pointe du nez 12heures après une piqûre d’insecte. Après manipulation, il développait un œdème et érythème du visage. L’examen trouvait une fièvre à 41°C, un important œdème inflammatoire centro-facial et un placard érythémateux mal limité, chaud, douloureux surmonté de croûtes mélicériques s’étendant aux paupières et front. L’examen ophtalmologique montrait une cécité de l’œil gauche, une hyperleucocytose à 19 000/mm3, une CRP à 300mg/L ; l’angio-IRM montrait des signes indirects de thrombose du sinus caverneux. Après l’instauration de traitement anticoagulant curatif et d’une antibiothérapie l’évolution était bonne, mais la cécité unilatérale gauche était définitive. Le second malade de 28 ans avec notion de piqûre d’insecte et de manipulation présentait un tableau clinique similaire avec un érythème centro-facial fébrile et une biologie en faveur d’une SMF. Le malade fut pris en charge à temps avec une bonne évolution. Le dernier cas est celui d’un patient de 36 ans, admis aux urgences dans un état de septicémie à début facial. La lésion était apparue 3jours après manipulation d’un furoncle du nez, avec l’aspect d’un placard érythémateux oedémateux occupant les deux joues et paupières d’extension rapide. À l’examen neurologique montrait un GCS à 13 et une lourdeur de l’hémicorps droit. L’imagerie cérébrale et faciale objectivait une thrombose veineuse du sinus caverneux cérébral. Une triantibiothérapie antistaphylococcique et une héparinothérapie étaient instaurées en urgence, néanmoins l’évolution était mortelle en 48h.
Discussion |
Le diagnostic de SMF est clinique, la porte d’entrée est généralement un furoncle, les germes étant véhiculés par voie veineuse. La survenue est brutale dans un tableau dramatique composé d’érythème violacé sans bourrelet périphérique, œdème du visage, état septicémique, thrombose du sinus caverneux et risque d’atteinte méningée. L’altération de l’état général est de règle avec troubles de la conscience allant jusqu’au coma agité et fébrile. Malgré un traitement rapide, la SMF reste de pronostic très sombre surtout chez le diabétique. Chez nos patients, la piqûre d’insecte était faussement rassurante pour les patients et leurs entourages à l’origine d’un retard de consultation spécialisée. Seule la prévention en évitant toute manipulation manuelle des lésions de la face pourrait éviter une telle évolution.
Conclusion |
Toute infection cutanée sévère de la face doit faire suspecter une SMF et chercher une thrombose sous-jacente. Ceci justifie une anticoagulation efficace combinée à une antibiothérapie adaptée, seuls garants d’une prévention des risques fonctionnel et vital.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Piqûre d’insecte, Staphylococcie maligne
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A204 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?