Étude génétique de la porokératose chez 2 familles tunisiennes - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Les porokératoses (PK) regroupent un ensemble de dermatoses rares acquises ou héréditaires caractérisées par des troubles de la différenciation épidermique et partageant une histologie commune. Leur étiopathogénie n’est pas encore entièrement élucidée, l’origine génétique est évoquée devant le caractère familial de certaines PK en particulier la PK de Mibelli (PM). Plusieurs loci impliqués dans la PK sont identifiés à ce jour.
Matériel et méthodes |
Un séquençage des gènes PMVK et MVK a été réalisé par la technique Sanger chez 3 patients atteints de PK et faisant partie d’une cohorte de 2 familles issues du centre tunisien.
Résultats |
La même mutation nonsens c.412C>T (p.Arg>138Ter) du gène PMVK était présente dans 2 familles non apparentées. Cette mutation était identifiée chez un père et son fils appartenant à une famille où d’autres membres étaient également connus atteints de PK, ainsi que chez une fillette de 11 ans issue d’un mariage consanguin sans notion de cas similaire dans sa famille. Les 3 patients âgés respectivement de 58, 24 et 11 ans, présentaient depuis la petite enfance des plaques annulaires de taille variable érythémato-squameuses à centre atrophique et à bordure surélevée évoquant une PM. Leur phénotype clinique était de sévérité variable. Sur le plan génétique, nous avons aussi noté la présence d’un polymorphisme c.147A>G (p.Glu>Glu) à l’état hétérozygote qui ségrége avec la mutation chez les 3 patients.
Discussion |
Nous rapportons la première étude génétique des PK dans la population tunisienne. Plusieurs gènes, membres de la voie du mévalonate, sont impliqués dans ces génodermatoses tels que les gènes : PMVK, MVK, MVD et FDPS. La mutation perte de fonction du gène PMVK trouvée chez nos patients, connue associée exclusivement à la PM, vient confirmer la forme de Mibelli de leurs PK. Le variant non pathogène nouvellement décrit trouvé exclusivement chez nos patients atteints de PM, ségrége avec la mutation. Au vu de la grande hétérogénéité phénotypique chez nos patients, d’autres explorations moléculaires s’avèrent nécessaires.
Conclusion |
Nos résultats viennent confirmer que la PM est associée à la présence de mutations dans le gène PMVK codant pour une enzyme dans la voie du mévalonate et fournissent une preuve supplémentaire en faveur de l’implication de cette dernière en tant que cible potentielle d’intervention thérapeutique dans la PK.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Génodermatose, PMVK, Porokératose de Mibelli
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A201-A202 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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