Tuberculose verruqueuse compliquant un scrofuloderme chez un enfant immunocompétent - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
La tuberculose continue à sévir selon un mode endémique dans notre pays. L’atteinte cutanée serait sous-diagnostiquée plutôt que rare. L’association de deux formes cliniques de la tuberculose cutanée est encore plus rare, d’autant plus qu’elles surviennent sur un terrain immunocompétent.
Observations |
Un garçon de 11 ans, sans antécédents pathologiques notables et sans contage tuberculeux, présentait depuis 4 mois une plaque papulo-crouteuse bien limitée asymptomatique sur le genou droit. L’examen clinique révélait une adénopathie crurale homolatérale non inflammatoire fistulisée à la peau, apparue 3 mois avant la plaque. La biopsie cutanée confirmait le diagnostic de tuberculose cutanée dans sa forme verruqueuse et scrofuloderme respectivement. Le bilan ne trouvait pas d’immunodépression. Le traitement antibacillaire permettait une guérison complète sans récidive.
Discussion |
Au Maroc, le scrofuloderme, forme multibacillaire touchant le sujet immunodéprimé, reste parmi les formes cliniques les plus fréquentes de la tuberculose cutanée alors que la forme verruqueuse l’est moins. Cette dernière serait secondaire à une inoculation accidentelle ou professionnelle et surviendrait sur un terrain d’immunité intermédiaire. Leur association est rare quoiqu’elle soit décrite chez les enfants des pays endémiques comme l’Inde. Dans notre cas, il s’agirait vraisemblablement d’une auto-inoculation à partir d’un foyer tuberculeux à distance. On pourrait penser que l’adénopathie est lymphangitique, secondaire à la lésion verruqueuse, mais la chronologie n’est pas en faveur. La survenue d’une tuberculose verruqueuse quelques mois après le scrofuloderme pourrait s’expliquer par un phénomène de restauration immunitaire vis-à-vis du bacille, ce qui suggérerait encore plus le concept du spectre continu de la tuberculose cutanée.
Conclusion |
La tuberculose cutanée se présente sous plusieurs formes cliniques qui peuvent coexister ou se compliquer les unes les autres. Aussi, les traiter passe d’abord par les reconnaître et les surveiller, mais aussi par sensibiliser et des médecins et des patients quant à une association possible.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Scrofuloderme, Tuberculose verruqueuse
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.285. |
Vol 146 - N° 12S
P. A196 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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