Identification d’une nouvelle mutation de NOD2 chez un nourrisson ayant un syndrome de Blau de révélation précoce - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le syndrome de Blau (SB) est une dermatose auto-inflammatoire granulomateuse de transmission autosomique dominante. Il se caractérise par une triade cutanée, articulaire et oculaire lié à une mutation du gène NOD2. Les 3 mutations retrouvées dans la cohorte initiale étaient R334W, R334Q et L469F. Nous rapportons un cas de syndrome de Blau avec une nouvelle mutation du gène NOD2.
Observations |
Une fillette de 13 mois présentait une éruption papuleuse, peu prurigineuse, depuis 4 mois, ayant débuté aux jambes avec extension à l’ensemble du corps (Annexe A). L’examen clinique révélait des arthrites symétriques des poignets et chevilles et un infiltrat granulomateux conjonctival. L’histologie d’une papule montrait une inflammation granulomateuse épithélioïde et gigantocellulaire non nécrosante du derme et de l’hypoderme (Annexe A). Les cultures bactériologiques, mycobactériologiques, parasitaires étaient négatives. Le bilan biologique avec ECA était normal. Devant une suspicion de SB, une recherche génétique trouvait une mutation hétérozygote d’un variant faux-sens H520T du gène NOD2. Un traitement par azythromycine était proposé, relayé par methotrexate 5mg/semaine devant une atteinte articulaire gênant le développement psychomoteur. Après 6 mois, les douleurs articulaires avaient régressé mais un érythème noueux diffus apparaissait.
Discussion |
Chez 75 % des patients atteints d’un SB, l’atteinte cutanée est souvent précoce (âge médian 1,5 ans). Les manifestations peuvent être plus étendues que la triade classique : hépatite granulomateuse, lymphadénite, fièvre, érythème noueux, pneumopathie interstitielle, etc. Le traitement n’est pas codifié en raison de la rareté de ce syndrome. Il est rapporté des améliorations sous macrolides, corticoïdes, immunosuppresseurs et biothérapies. La transmission de la maladie est autosomique dominante avec une pénétrance élevée. Les mutations touchent le gène NOD2, plus particulièrement le domaine NACHT, responsable de l’activation du facteur nucléaire kappa B, régulateur positif de la transcription de cytokines pro-inflammatoires. La mutation H520T trouvée n’est à notre connaissance pas décrite dans le SB. De nouvelles mutations ont été décrites depuis la publication initiale, moins d’une dizaine, correspondant à la position d’autres mutations pathogènes concernant une protéine étroitement apparentée PYPAF1, responsable notamment du syndrome de Muckle–Wells ou du syndrome familial auto-inflammatoire au froid. En raison de ces similitudes génétiques et de la physiopathologie inflammatoire, un traitement par anakinra pourrait s’envisager dans le SB.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Arthrite juvénile, Granulomatose, Mutation NOD2, Syndrome de Blau
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.273. |
Vol 146 - N° 12S
P. A190 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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