Traitement chirurgical du rhinophyma : cohorte monocentrique, revue de la littérature et proposition d’un algorithme de prise en charge - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le rhinophyma peut induire un préjudice esthétique voire fonctionnel majeur. Sa prise en charge reste chirurgicale et plusieurs techniques ont été décrites dans la littérature. L’objectif de cette étude était, à partir de données rétrospectives d’une cohorte monocentrique et d’une revue exhaustive de la littérature, de proposer un algorithme de traitement en fonction des caractéristiques cliniques et de la sévérité du rhinophyma.
Matériel et méthodes |
Quarante patients traités entre décembre 2016 et décembre 2018 ont été inclus dans cette étude rétrospective. Les données iconographiques n’étaient exploitables que pour 25 d’entre eux. Le bénéfice esthétique était évalué par le biais de photos pré- et postopératoires à 3 mois ou plus par 2 évaluateurs indépendants. Tous les patients ont été recontactés afin de recueillir leur satisfaction globale. Les effets secondaires éventuels étaient évalués sur les clichés effectués à distance du geste.
Résultats |
Parmi les 25 patients, 8 présentaient un rhinophyma débutant, 7 une forme modérée, et 10 une forme sévère selon la classification de El-Azhary. Les différentes techniques utilisées étaient : décortication seule au bistouri électrique en mode monopolaire ou lame froide (32 %), laser CO2 seul en mode continu ou pulsé (44 %), décortication au bistouri électrique en mode monopolaire associé à du laser CO2 pulsé (24 %). Le bénéfice esthétique était jugé important dans 80 % des cas. Les patients étaient satisfaits dans 84 % des cas. 5 cas de cicatrices hypertrophiques, 2 cas d’hypopigmentation définitive, 3 cas de rétractions des ailes du nez et 7 érythèmes persistants étaient notés.
Discussion |
Plusieurs techniques ablatives sont possibles pour traiter un rhinophyma, même si aucun essai comparatif n’a évalué les différentes techniques entre elles. De manière générale, un traitement trop agressif, c’est-à-dire une ablation atteignant le derme réticulaire ou une destruction trop importante des annexes pilo-sébacées, exposent au risque de cicatrices hypertrophiques, d’hypopigmentation ou de rétraction des ailes du nez. Nos résultats sont en accord avec ceux de la littérature, en termes de bénéfice, de satisfaction des patients et d’effets secondaires. Le caractère rétrospectif et le faible échantillon de patients ne permettent pas de comparer les différentes techniques entre elles, mais nous proposons néanmoins un algorithme de prise en charge en fonction du degré de sévérité (Annexe A).
Conclusion |
Le debulking à la lame froide ou à la lame de rasoir combiné à une dermabrasion à la meule (ou une solution hémostatique, ou du laser CO2 pulsé et/ou fractionné) est préconisé pour les formes débutantes ; le laser CO2 continu associé à du laser CO2 pulsé et/ou fractionné pour les formes modérées ; l’électrochirurgie au bistouri électrique en mode coupe, associée à un resurfacing à la monopolaire ou laser CO2 pulsé pour les formes sévères.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Algorithme de traitement, Rhinophyma, Traitement chirurgical
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.261. |
Vol 146 - N° 12S
P. A184 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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