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Kératoacanthomes développés sur tatouages : détection et caractérisation des composés organiques - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.236 
H. Colboc 1, , 2, P. Moguelet 3, D. Bazin 4, I. Lucas 5, S. Reguer 6, V. Frochot 7, L. Deschamps 8, V. Descamps 9, N. Kluger 10
1 Service plaies et cicatrisation 
2 Plaies et cicatrisation, AP–HP, hôpital Rothschild 
3 Anatomopathologie, AP–HP, hôpital Tenon, Paris 
4 CNRS, LPC, université Paris XI, Orsay 
5 UMR 8235, Sorbonne université, Paris 
6 Synchrotron Soleil, Saint-Aubin 
7 Explorations fonctionnelles, AP–HP, hôpital Tenon 
8 Anatomopathologie 
9 Dermatologie, AP–HP, hôpital Bichat, Paris, France 
10 Dermatologie, Universitiy Central Hospital, Helsinki, Finlande 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les tatouages sont largement répandus dans la population (17 % des Français de>15 ans). Les encres colorées injectées dans le derme sont destinées à demeurer à vie, entraînant une exposition à long terme à divers produits. Elles contiennent potentiellement des composés organiques carcinogènes, tels que des sels métalliques, des hydrocarbures et des amines aromatiques (AA). L’objectif de notre étude était de détecter et de caractériser les composés organiques présents au sein de kératoacanthomes (KA) développés sur tatouages.

Matériel et méthodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective sur 3 cas de kératoacanthomes sur tatouages diagnostiqués en 2017 à l’hôpital Bichat (Paris) ou à l’hôpital universitaire d’Helsinki. Les données démographiques, la présentation clinique et la couleur de l’encre étaient collectées. Les biopsies cutanées étaient analysées en microscopie optique (MO), par spectroscopie Raman puis par fluorescence X classique et induite par rayonnement synchrotron.

Résultats

Les 3 patients, 1 femme (72 ans) et 2 hommes (53 et 55 ans) avaient développé des KA uniques ou multiples, 1 à 4 semaines après le tatouage. Les zones tatouées réactives étaient photo-exposées. Les encres utilisées provenaient de deux fournisseurs différents et étaient exclusivement rouge pour deux cas et rose pour un cas. L’analyse en MO montrait dans les trois cas la présence de massif tumoraux refoulant en leur périphérie l’encre du tatouage. L’analyse par fluorescence X révélait la présence de sels métalliques pour deux patients : goethite (FeO) dans un cas et zincite (ZnO) dans un autre. L’analyse par spectroscopie Raman révélait la présence d’un même pigment rouge dans les trois cas, le PR170. Dans le cas où l’encre utilisée était rose, le PR170 était associé à la présence de dioxyde de titane (TiO2) sous sa forme rutile (Annexe A), classiquement utilisé comme agent éclaircissant.

Discussion

La majorité des cas de KA rapportés surviennent sur encre rouge. Leur survenue est probablement multifactorielle, liée à la toxicité des encres et à la réaction inflammatoire induite par le tatouage. Nous rapportons la première caractérisation de la composition d’encre de tatouage dans trois cas de KA et identifions la présence d’un même pigment rouge, le PR170, soulignant sa forte imputabilitié dans la tumorigenèse.

Conclusion

Ce pigment comporte une AA, composé dont la carcinogénicité est connue dans le cancer de la vessie. Cependant, contrairement à d’autres pigments, le PR170 ne fait pas partie à ce jour de la liste des agents carcinogènes à éviter chez l’homme. D’autres études utilisant ces techniques sur un plus grand nombre de tumeurs sur tatouage sont nécessaires, afin de proposer des mesures d’évictions des composés organiques imputables.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Composés organiques, Kératoacanthome, Tatouage


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.236.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

P. A171-A172 - décembre 2019 Retour au numéro
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