Pemphigus médicamenteux déclenché par l’amlodipine - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le pemphigus est une dermatose bulleuse auto-immune caractérisée par la production d’anticorps dirigés contre les antigènes desmosomaux. Certains pemphigus peuvent être déclenchés par des médicaments. Nous rapportons l’observation d’un cas de pemphigus déclenché par l’amlodipine.
Observations |
Patiente de 58 ans, ayant été mise sous amlodipine depuis 4 mois pour une hypertension artérielle, qui a présenté 20jours après le début du traitement par amlodipine des bulles flasques étendues, avec un prurit intense et un signe de Nikolsky positif, sans atteinte muqueuse. La biopsie cutanée avec immunofluorescence directe a montré l’aspect d’un pemphigus superficiel. La recherche d’anticorps anti-substance intercellulaire par immunofluorescence directe était positive à 640. La patiente était traitée par prednisone à 1mg/kg/j et azathioprine 150mg/j pendant 1 mois puis elle recevait des bolus de méthylprednisolone sans amélioration. Devant la résistance thérapeutique et la notion de début de la symptomatologie 20jours après le début de l’amlodipine, une origine médicamenteuse était évoquée, soutenue par le rapport de pharmacovigilance. Après concertation avec les cardiologues, l’amlodipine était arrêtée avec surveillance de la tension artérielle. L’évolution était favorable avec début d’épidermisation des lésions 1 semaine après l’arrêt de l’amlodipine, puis blanchiment cutané complet.
Discussion |
Nos arguments pour retenir un pemphigus médicamenteux déclenché chez notre malade étaient le lien chronologique entre la prise médicamenteuse et l’apparition des lésions, le caractère prurigineux, la résistance thérapeutique initiale, puis l’amélioration à l’arrêt du médicament suspecté. L’enquête pharmacologique était également en faveur. Notre observation a l’intérêt de rappeler le rôle des prises médicamenteuses dans le déclenchement de certains pemphigus. Sur une revue de la littérature concernant les pemphigus dus à des antihypertenseurs, seuls 4 cas secondaires à l’amlodipine ont été trouvés. C’est une entité rare qui a la même présentation clinique et histologique d’un pemphigus classique, mais dont le diagnostic a une importance majeure. Le marquage par l’anticorps anti-32-2b peut permettre la distinction mais n’a pas pu être fait dans notre cas. L’arrêt du médicament responsable permet, comme chez notre malade, une meilleure réponse au traitement systémique.
Conclusion |
Devant un pemphigus, l’imputabilité d’un médicament notamment l’amlodipine est à évoquer.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Amlodipine, Pemphigus, Pharmacovigilance
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A164 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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