Dermite de contact périorbitaire aux lunettes - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Différents diagnostics différentiels (DD) peuvent être évoqués devant une atteinte palpébrale et périorbitaire bilatérale : dermite de contact (DC), dermatomyosite, psoriasis, maladie de surcharge, blépharochalasis, pathomimie. Nous présentons un cas de dermatose périorbitaire bulleuse de diagnostic difficile.
Observations |
En juillet 2018, un patient, aux ATCD d’épilepsie, amblyopie, thyroïdectomie et HTA, consultait pour éruption palpébrale et périorbitaire bilatérale associée à une chéilite. Devant l’aspect bulleux, une corticothérapie (CTC) locale et générale était introduite. Le patient était hospitalisé à 2 reprises, avec amélioration rapide, mais rechutes itératives à domicile à la décroissance des traitements. L’histologie était en faveur d’un eczéma. Le bilan éliminait une dermatomyosite et une maladie de surcharge. Les 1ers patch-tests réalisés à j2 de l’arrêt de la CTC se révélaient négatifs (batteries standards, ajouts GERDA, cosmétiques, excipients, conservateurs, collyres et produits personnels) sauf pour la méthylisothiazolinone (MIT) + ?/+ ?. Malgré l’éviction de la MIT, le patient présentait des lésions périorbitaires récidivantes associée à des lésions eczématiformes abdominales, des bras et des oreilles. Des patchs tests étaient réalisés à M3 chez ce patient encore en forte poussée, retrouvant une MIT à ++ et un baume du pérou (BdP) à ++. La chéilite s’améliorait suite à l’éviction des allergènes alimentaires croisant avec le BdP, mais le patient continuait à avoir des poussées. De nouveaux patch-tests à M8 trouvaient un nickel ++/++ pustuleux. Le spot test était positif au niveau de sa ceinture et de la monture de ses lunettes de soleil ! Devant la fréquence des poussées malgré l’éviction, un traitement par méthotrexate était introduit permettant une amélioration.
Discussion |
La symptomatologie bruyante chez notre patient a rendu difficile la réalisation des tests cutanés avec des résultats faussement négatifs initialement. La réalisation des tests cutanés de manière répétée et à distance de tout traitement par CTC est donc primordiale. Notre patient présente une polysensibilisation à la MIT, au BdP (avec réactions croisées avec certains allergènes alimentaires : agrumes, épices, clous de girofle, etc.) et au nickel (présent dans sa monture de lunettes de soleil qu’il ne portait plus en hospitalisation, expliquant cette amélioration très rapide !) Plusieurs cas de DC périorbitaire aux lunettes ont été publiés, avec pour principaux allergènes : métaux, plastiques, solvants, anti-oxydants, caoutchouc, colorants. La difficulté d’éviction de ces allergènes ubiquitaires a entraîné des récidives fréquentes chez ce patient avec nécessité d’un traitement systémique.
Conclusion |
Une éruption périorbitaire doit faire rechercher une DC aux montures de lunettes pouvant être responsable de cette topographie particulière.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Baume du pérou, Dermite périorbitaire, Eczéma de contact, Méthylisothiazolinone, Monture de lunettes, Nickel
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.207. |
Vol 146 - N° 12S
P. A157 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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