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Toxidermies et leucémie à tricholeucocytes : une association non fortuite - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.205 
J. Castagna , E. Amsler, H. Gaouar, A. Hamelin, T. De Risi-Pugliese, F. Kurihara, F. Chasset, A. Barbaud, A. Soria
 Dermatologie-allergologie, hôpital Tenon, AP–HP, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La leucémie à tricholeucocytes (LT) est une forme rare de leucémie, dont un des traitements de 1ère intention est la cladribine. Des toxidermies au cours des LT ont été rapportées, attribuées à la cladribine ou aux traitements associés, mais rarement explorées.

Matériel et méthodes

Nous rapportons tous les patients avec LT explorés dans notre unité pour une toxidermie entre février 2005 et mai 2019. Le bilan allergologique comportait des patch-tests en 1re intention suivis, en cas de négativité, par des prick-tests ou tests intradermiques (IDR) à lecture tardive à j2 pour les molécules imputables (si forme injectable) et des réintroductions des molécules testées négativement.

Résultats

Douze patients ont été explorés, 5 femmes et 7 hommes, âge médian 54 ans. Les toxidermies étaient un exanthème maculopapuleux (EMP) isolé (n=1) ou avec signes systémiques (n=7), une PEAG (n=2) et un DRESS syndrome (score RegiSCAR ≥ 4, n=2). L’analyse anatomopathologique réalisée pour 9 patients était compatible avec une toxidermie. Elles survenaient chez 11 patients alors qu’ils étaient en aplasie fébrile avec un délai médian de 12jours (9 à 15) après le début de la cladribine et des traitements associés (valaciclovir [n=11], cotrimoxazole [n=7], wellvone [n=4]).

Les explorations allergologiques étaient positives chez 11/12 patients, dont 8 en patch-tests, 1 en IDR à lecture tardive et 2 en tests de provocation (Annexe A). Une co-sensibilisation a été objectivée chez 5/12 patients et des réactions croisées chez 3/4. Deux patients ont eu plusieurs épisodes de toxidermie. Une réactivation virale a été trouvée chez 3/8 patients (parvovirus B19 [n=2], HHV 6 [n=1]).

Discussion

L’analyse de la littérature trouve 38 cas de toxidermie au cours du traitement d’une LT par cladribine. Seul 2 cas ont fait l’objet d’un bilan allergologique montrant une co-sensibilisation entre cladribine, cotrimoxazole, allopurinol et fluconazole (n=1) et une positivité du valaciclovir (n=1). Ces toxidermies semblent être stéréotypées dans le délai d’apparition des symptômes, la fréquence des signes systémiques, l’aplasie fébrile concomitante et l’exposition médicamenteuse multiple. Nous montrons grâce au bilan allergologique une co-sensibilisation et des réactions croisées chez la moitié des patients et des épisodes volontiers récidivants. Ce profil de toxidermie avec co-sensibilisations multiples est décrit principalement au cours du DRESS. Au cours de la LT et/ou du traitement par cladribine, il pourrait y avoir des anomalies fonctionnelles des lymphocytes T à l’origine de toxidermie avec un risque de co-sensibilisation élevé.

Conclusion

Les LT sont rares mais semblent favoriser la survenue de toxidermie au décours du traitement par cladribine et comportent fréquemment des co-sensibilisations. Le bilan allergologique doit être réalisé avec l’ensemble des molécules imputables avec exploration des éventuelles réactions croisées.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Cladribine, Co-sensibilisations, Leucémie à tricholeucocytes, Toxidermie


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.205.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

P. A156 - décembre 2019 Retour au numéro
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