Sclérose dermo-hypodermique des membres induite par le pémétrexed - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le pémétrexed est un analogue de l’acide folique utilisé dans le traitement du mésothéliome pleural malin et du cancer bronchique non à petites cellules depuis 2004. Nous rapportons le cas de 2 patients ayant développé une dermo-hypodermite sclérosante des membres au cours d’un traitement par pémétrexed.
Observations |
Cas 1 : un patient de 67 ans suivi pour un adénocarcinome bronchique métastatique traité par pémétrexed était adressé pour érysipèle bilatéral récidivant, résistant aux antibiotiques. Les épisodes étaient non fébriles, douloureux, apparus 6 mois après l’introduction d’un traitement par pémétrexed, récidivants 48h après chaque cure. L’examen clinique retrouvait une atteinte dermo-hypodermique scléreuse et inflammatoire des membres inférieurs et des avant-bras (Annexe A). Un syndrome inflammatoire biologique (CRP à 160mg/L) était noté. La biopsie cutanée montrait un discret infiltrat périvasculaire et quelques lésions d’adiponécrose. Ce tableau évoquait une réaction secondaire au pémétrexed. Après l’arrêt du pémétrexed, un traitement par dermocorticoïdes très forts pendant 1 mois associé à une corticothérapie orale forte dose (1mg/kg) pendant 7jours était introduit permettant une résolution de l’inflammation et de la douleur mais sans efficacité sur l’aspect scléreux des 4 membres.
Cas 2 : un patient de 65 ans suivi pour un adénocarcinome bronchique métastatique traité par pémétrexed était adressé pour érysipèle bilatéral, parfois fébrile, douloureux, apparu, 5 mois après l’introduction du pémétrexed. L’examen clinique montrait une atteinte inflammatoire et scléreuse des membres inférieurs (Annexe A). Il présentait un syndrome inflammatoire biologique. Devant la suspicion de toxicité au pémétrexed, ce dernier était arrêté et un traitement par dermocorticoïdes très forts sous occlusif était initié pendant 2 mois permettant un amendement de la sclérose et de l’inflammation.
Discussion |
La dermo-hypodermite sclérosante au pémétrexed reste encore peu connue. Dans la littérature, les patients ont développé un œdème inflammatoire des deux jambes, parfois fébriles, avec un délai variable après le début des perfusions (entre la 1re et la 16e cure) évoluant après plusieurs mois vers une sclérose des membres. L’histologie à la phase scléreuse montre principalement une fibrose dermique. Cette entité n’a pas été décrite pour d’autres chimiothérapies. L’arrêt du pémétrexed est préconisé ainsi qu’une corticothérapie locale voire systémique (1mg/kg/jour) afin de traiter l’inflammation et l’atteinte scléreuse, mais la régression totale de celle-ci est inconstante. Il est important que les dermatologues et les oncologues sachent reconnaître précocement ce tableau afin d’éviter les séquelles fonctionnelles.
Conclusion |
La dermo-hypodermite sclérosante induite par le pémétrexed est une entité peu connue qui ne doit pas être confondue avec une dermo-hypodermite infectieuse.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Corticoïdes, Dermo-hypodermite, Pémétrexed
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.201. |
Vol 146 - N° 12S
P. A154 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?