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Exploration en SDS-PAGE et IgE-immunoblot de 2 nouveaux cas d’anaphylaxie due à des cosmétiques au lait d’ânesse - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.185 
J. Litovsky 1, J.-L. Bourrain 1, 2, C. Hilger 3, K. Swiontek 3, Q. Landry 1, A. Du-Thanh 1,
1 Dermatologie 
2 Pneumologie-allergologie, université, Montpellier, France 
3 Infection and Immunity, Luxembourg Institute of Health, Esch-sur-Alzette, Luxembourg 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les savons et émollients au lait d’ânesse (LA) sont plébiscités dans différents médias rappelant les célèbres bains de Cléopâtre.

Observations

La patiente 1 (p1, 19 ans) sans allergie alimentaire, avec une dermatite atopique ancienne, signalait une éruption urticarienne généralisée avec malaise sans dyspnée lors de la 1re utilisation d’un savon, aggravés par l’application d’un émollient. La patiente 2 (p2, 47 ans), avec une urticaire chronique sous omalizumab et desloratadine depuis 1 an, des allergies alimentaires multiples type LTP, rapportait une urticaire généralisée avec angiœdème du visage, malaise hypotensif et dyspnée sibilante au 3e jour d’application d’un nouvel émollient. Les cosmétiques incriminés contenaient du LA. Les 2 patientes rapportaient l’utilisation antérieure tolérée de cosmétiques au LA sans (p2) ou avec un grand intervalle libre (p1). La déclaration en cosmétovigilance était réalisée. Les prick-tests étaient positifs pour le LA frais (Annexe A). La p2 tolérait le lait de vache mais ni de chèvre ni de brebis. Le SDS-PAGE du LA puis l’immunoblot IgE avec le sérum des patientes, le LA et le lysozyme de LA purifié montraient un profil de sensibilisation à ce dernier (Annexe A).

Discussion

Seuls 5 cas de réactions d’HS immédiate au LA ont été décrits lors de l’application de cosmétiques ou de l’inhalation de lyophilisats en contexte professionnel ou de l’ingestion de LA. Dans ces derniers cas, l’utilisation de cosmétiques avait précédé l’ingestion parfois de plusieurs années, renforçant ainsi la théorie de sensibilisation par voie percutanée. Le long délai entre les applications de la petite enfance et à 19 ans de la patiente 1 fait suspecter une grande rémanence de la sensibilisation malgré une éviction complète. L’utilisation préalablement bien tolérée de cosmétiques par la patiente 2 évoque une rupture de tolérance (liée à une concentration en LA du nouvel émollient à 40 % vs les 5 à 15 % habituels ?). Chez 2 autres patientes en 2018 était trouvé un profil de sensibilisation identique contre le lysozyme du LA, aux propriétés conservatrices recherchées dans l’élaboration des cosmétiques. Les 5 cas décrits survenaient chez des atopiques : responsabilité du défaut de barrière cutanée ? biais d’utilisation plus assidue de cosmétiques dits « naturels » ? Ces cas rappellent les anaphylaxies décrites avec les cosmétiques contenant des protéines de soja ou d’isolats de blé, ayant fait l’objet d’une suppression après de nombreuses déclarations de cosmétovigilance. Enfin, l’utilisation concomitante d’huiles essentielles pour masquer l’odeur du LA complète le tableau de cosmétiques à risque de sensibilisation.

Conclusion

Ces 2 nouveaux cas alertent sur les dangers de l’utilisation de protéines sensibilisantes dans les cosmétiques, en particulier le LA, en particulier chez l’atopique, et rappellent l’utilité des déclarations en cosmétovigilance.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anaphylaxie, Cosmétiques, Lait d’ânesse


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.185.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

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