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Érythème pigmenté fixe au lacosamide - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.181 
B. Ben Said , 1, S. Boulogne 2
1 CNR dermatoses bulleuses toxiques/dermatologie, CHU Lyon Centre 
2 Neurologie et épileptologie, CHU Pierre-Wertheimer Lyon Est, Lyon, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le lacosamide (LCM) est un médicament antiépileptique de nouvelle génération qui améliore l’inactivation lente d’un canal sodique voltage-dépendant. Dans les études pilotes la diplopie, les nausées, les maux de tête et les vertiges étaient les effets secondaires les plus fréquents, tandis que les réactions cutanées étaient très rares. Nous rapportons le premier cas d’érythème pigmenté fixe bulleux à éléments multiples associé à la prise de LCM.

Observations

Un homme de 24 ans se présentait avec une épilepsie du lobe temporal récemment diagnostiquée. Les crises consistaient en une perte de conscience, des automatismes oro-alimentaires et des troubles de la parole. Les antécédents médicaux ne révélaient que la consommation de tabac et de cannabis. Une vidéo-EEG enregistrait une crise d’origine bi-temporale. Il avait déjà été traité avec de la lamotrigine, puis du lévétiracétam, bien tolérés mais ne maîtrisant pas les convulsions. La LCM était alors initiée à 50mg deux fois par jour, tandis que le lévétiracétam était diminué à 500mg deux fois par jour. Le patient ne prenait aucun autre nouveau médicament. Dix jours après le début de la LCM (3 mois après le début du lévétiracétam), il présentait une éruption bulleuse bilatérale érythémateuse, limitée et bordée, non prurigineuse sur le tronc et les bras. L’histologie était en faveur d’un érythème pigmenté fixe bulleux. Le bilan biologique était normal. Un diagnostic d’EPF due à la LCM était posé. Le traitement par LCM était arrêté avec régression de l’éruption en une semaine laissant une cicatrice pigmentée.

Discussion

À notre connaissance, il s’agit du premier cas rapporté d’érythème pigmenté fixe dû à la LCM. Les médicaments antiépileptiques présentant des structures aromatiques (phénytoïne, carbamazépine, oxcarbazépine et phénobarbital) et la lamotrigine sont fréquemment associés à des éruptions cutanées, avec un risque relatif pouvant atteindre 10–15 %. Ils sont l’un des premiers médicaments responsables de DRESS. Des réactions cutanées liées au LCM ont rarement été décrites (éruptions cutanées bénignes) : un cas dans les essais pivots en LCM et 2 cas post-commercialisation ont été publiés à ce jour. Les EPF, en particulier les formes bulleuses et généralisées, sont une allergie médicamenteuse rare mais potentiellement mortelle. Avec une mortalité estimée à 22 % dans la forme bulleuse généralisée, l’EPF se présente classiquement comme une lésion érythémateuse entourée qui se reproduit sur le même site après réintroduction du médicament inducteur. La physiopathologie est mal comprise mais est considérée comme une réaction immunitaire induite par un médicament initié par des lymphocytes cytotoxiques CD8 avec la granulysine comme médiateur important.

Conclusion

En conclusion, nous rapportons un homme de 24 ans avec un EPF multiple induit par LCM dix jours après l’exposition au traitement. Les neurologues doivent savoir que le LCM peut être une cause rare d’EPF.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Antiépileptiques, Dermatose bulleuse, Érythème pigmente fixe


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.181.


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 146 - N° 12S

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