Eczéma de contact à la scutellaire : nouvel allergène contenu dans un écran solaire - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
La scutellaire du Baïkal (Scutellaria baicalensis) est une plante de la famille des Lamiacées, très utilisée en médecine chinoise pour ses vertus anti-oxydantes, ce qui a valu son introduction dans de nombreux cosmétiques. Plusieurs études récentes lui ont également trouvé des propriétés anti-cancéreuses ou anti-virales.
Observations |
L’histoire clinique est celle d’un patient de 53 ans qui, en janvier 2018, rentrait de 10jours de vacances aux Antilles avec une éruption eczématiforme du visage. Cette zone du visage correspondait à celle sur laquelle il avait consciencieusement appliqué un écran solaire pluri-quotidiennement. Il relatait une aggravation de cette éruption au fur et à mesure des applications. Il n’avait par ailleurs utilisé aucun autre produit. L’érythème régressait progressivement après l’arrêt de l’application de l’écran solaire jusqu’à disparition complète.
Résultats |
Le patient était testé avec des photo-patch-tests (UVA) comprenant une batterie standard européenne, une batterie « photobiologie » et l’écran solaire tel quel. Le seul patch-test à être revenu positif était de celui de l’écran solaire aussi bien en irradié (+) qu’en non irradié (+++). Des photo-patch-tests, toujours sous UVA, étaient alors été réalisés avec les différents composants de l’écran solaire, obtenus grâce au laboratoire pharmaceutique La Roche Posay. Le patch-test « Scutellaria baicalensis » non irradié par les UVA se positivait (++) tandis que celui exposé aux UVA restait négatif. Les autres constituants de l’écran solaire restaient négatifs en irradiés et non irradiés.
Conclusion |
Il s’agit du 2e cas décrit dans la littérature rapportant une allergie de contact à la scutellaire du Baïkal, le 1er cas étant survenu en Italie en 2016. Pour expliquer le fait que le patch-test soit resté négatif en zone irradiée par les UVA, on peut évoquer un potentiel effet immunosuppresseur des UV sur la réaction allergique. On peut aussi se demander s’il n’y a pas eu une interaction moléculaire dans le patch avec l’écran solaire total ou un problème de concentration dans l’échantillon de « Scutellaria baicalensis » fourni par le laboratoire pharmaceutique. Ce cas clinique illustre cependant le fait que cette substance n’a pas que des effets prometteurs mais signe également peut-être la naissance d’un nouvel allergène.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Écran solaire, Eczéma de contact, Scutellaire
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A142 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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