Dermatite périoculaire au cours du traitement d’une DMLA : polysensibilisation à l’EYLEA® (aflibercept) et aux collyres tétracaïne et azythromycine - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le traitement de la DMLA fait appel aux injections intravitréennes d’anti-VEGF comme l’aflibercept (Eylea®, laboratoire Bayer Healthcare). Ces injections nécessitent une antiseptie et des collyres anesthésiques et antibiotiques parfois allergisants.
Observations |
Une femme de 77 ans suivie pour une DMLA était traitée par des injections intravitréennes d’Eylea®. L’anesthésie locale était effectuée par Tetracaïne® 1 % collyre après désinfection locale avec la Povidone Iodee 5 %. Un collyre antibiotique, Azyter® (azythromycine) était prescrit durant 3jours. Vingt-quatre heures après la 4e et la 5e injection, elle développait une conjonctivite et un eczéma périoculaire gauche (Annexe A). L’éruption durait huit jours. Le remplacement de l’aflibercept par le ranibizumab (Lucentis®) entraînait les mêmes effets. Ce traitement de la DMLA était suspendu.
Tous les médicaments utilisés ont été testés : antiseptique local, collyres anesthésique et antibiotique en patch-tests et anti-VEGF en intradermo-réaction (IDR) au 1/10e. Le patch-test au collyre Tetracaïne® tel quel était ++ à 48h et 96h. Le patch-test à l’Azyter® collyre pur était négatif mais le Zythromax® cp (azythromycine) 30 % vas était ++ à 48h et 96h. Les IDR étaient positives pour l’Eylea® en lecture immédiate et à 48h et négatives pour le Lucentis®. Le ROAT test réalisé avec l’Azyter® était positif.
Le traitement de la DMLA a pu être repris avec Lucentis®, en remplaçant la Tétracaïne collyre® par la lidocaïne et après éviction de l’Azyter®.
Discussion |
L’exploration d’une hypersensibilité de contact lors d’injection d’anti-VEGF pour une DMLA doit concerner tous les médicaments topiques utilisés car une polysensibilisation est possible. Notre malade était allergique à la tétracaïne, ancien anesthésique de la famille des esters encore présent dans les collyres et à l’Azyter®, collyre récemment signalé comme étant à l’origine d’eczémas de contact. Enfin, de rares réactions d’hypersensibilité retardées localisées ou systémiques ont été imputées aux anti-VEGF eux même. Elles impliquaient le plus souvent bévacizumab et ranibizumab avec parfois des tests positifs. Nous retenons l’imputabilité de l’aflibercept dans notre observation avec, pour la première fois une IDR positive à cette molécule.
Conclusion |
Nous rapportons un cas de polysensibilisation acquise au cours d’injections intravitréennes d’un anti-VEGF impliquant l’aflibercept et deux collyres contenant la tétracaïne et l’azythromycine.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Eczéma de contact allergique, Anti-VEGF, DMLA
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.177. |
Vol 146 - N° 12S
P. A142 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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