Allergie de contact aux trois constituants de la Biseptine® chez un enfant - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
L’allergie de contact à la Biseptine® (association de chlorhexidine 0,25 %, chlorure de benzalkonium 0,025 % et alcool benzylique 4 %), antiseptique le plus utilisé en France, est bien décrite chez l’adulte et plus récemment chez l’enfant. L’allergène le plus fréquemment incriminé est la chlorhexidine suivi du chlorure de benzalkonium et plus rarement l’alcool benzylique. Quelques jeunes patients peuvent être sensibilisés à deux des composants de la Biseptine®. Nous rapportons, le premier cas dans notre expérience, d’un jeune enfant sensibilisé aux trois composants.
Observations |
Un garçon de 6 ans, sans antécédents personnels ni familial d’atopie ou d’allergie, développait un eczéma aigu de l’oreille, avec extension secondaire à la nuque et au décolleté. L’interrogatoire retrouvait la notion d’application de nombreux topiques dont la Biseptine® en raison d’une petite plaie post-traumatique de l’oreille. Nous avons réalisé des patchs tests à la Biseptine® et, d’emblée, à ses trois composants.
Résultats |
Les lectures à 48heures révélaient une positivité aux trois composants : chlorhexidine digluconate ++ ; chlorure de benzalkonium ++ ; alcool benzylique ++ ; les autres patchs tests étaient négatifs. Le diagnostic d’allergie de contact à la chlorhexidine, au chlorure de benzalkonium et à l’alcool benzylique était posé.
Discussion |
L’allergie de contact aux antiseptiques topiques est principalement décrite chez l’adulte mais nous avons récemment rapporté notre expérience chez l’enfant, en soulignant le jeune âge des patients, les errances et le retard diagnostiques. Dans cette série de jeunes patients, la chlorhexidine et le chlorure de benzalkonium étaient les allergènes le plus souvent responsables, parfois associés. Nous n’avions pas encore observé d’enfant polysensibilisé aux trois antiseptiques et à notre connaissance ceci n’a encore jamais été rapporté. L’origine de la sensibilisation a déjà été discutée et semble en lien avec les soins du cordon trop largement encore effectués à la Biseptine® dans les maternités françaises. Cette polysensibilisation aux antiseptiques n’est pas sans conséquence puisqu’elle limite sévèrement leur usage, parfois indispensable ! Ils sont également utilisés comme conservateurs.
Conclusion |
L’allergie de contact aux antiseptiques reste un problème d’actualité notamment dans les populations pédiatriques. Notre cas soulève la question de la possible émergence de sensibilisation aux trois composants de la Biseptine® que l’on retrouve également dans de nombreux autres topiques, et la nécessité de limitation des expositions récurrentes et non justifiées aux antiseptiques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Alcool benzylique, Allergie de contact, Chlorure de benzalkonium, Chlorhexidine
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.175. |
Vol 146 - N° 12S
P. A141 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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