La vestibulodynie provoquée (VP) est une douleur vulvaire chronique de type allodynie, localisée, provoquée par le contact et l’activité sexuelle, sans cause claire identifiable. L’un des mécanismes suspectés est une sensibilisation accrue vulvaire provoquée par une augmentation des nocicepteurs vanilloïdes. La capsaïcine agit sur ceux-ci engendrant une antalgie.

Cet essai thérapeutique étudiait les effets antalgiques de la capsaïcine en patch à haute concentration (8 %), pour le traitement des VP, chez dix femmes, chacune suivie pendant 12 semaines au CHRU de Besançon. L’objectif principal était d’étudier l’efficacité de ce traitement sur la réduction de la douleur à l’aide d’une échelle visuelle analogique (EVA). Les objectifs secondaires étaient d’étudier la qualité de vie (DLQI), la fonction sexuelle (FSFI) et la tolérance du traitement durant la période de suivi.

L’EVA moyenne a diminué, non significativement, de 22,5 %, après la mise en place du traitement (4,9 à S0 et 3,87 à S12). Le DLQI moyen s’est amélioré significativement de 28 % pendant les deux premières semaines (p=0,027). Le FSFI moyen s’est dégradé, non significativement, pendant le suivi. La tolérance était bonne et aucun effet secondaire systémique n’était noté.

L’absence de mise en évidence d’efficacité du patch de capsaïcine peut s’expliquer par les facteurs physiopathologiques multiples impliqués dans la VP, notamment l’hyperactivité musculaire sur laquelle la capsaïcine en topique n’a aucun effet, l’absence d’autres thérapeutiques associées et le faible effectif de notre population.

Pour confirmer ou infirmer l’efficacité de la capsaïcine en patch à haute concentration, un essai thérapeutique contrôlé, comprenant un plus grand effectif et associant d’autres thérapeutiques à la capsaïcine, est nécessaire.