Gingivostomatite érosive chez un patient traité par védolizumab - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le védolizumab (VDZ) est un anticorps monoclonal humanisé qui se fixe sur l’intégrine α4β7, utilisé dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI). Nous décrivons le cas d’un patient atteint d’une gingivostomatite stomatite sévère, apparue quelques jours après la première dose de VDZ et qui a régressé après l’arrêt du traitement.
Observations |
Un homme âgé de 31 ans traité par VDZ en 6e ligne de traitement pour une rectocolite hémorragique (RCH) sévère, présentait cinq jours après la première injection de VDZ, des lésions de la muqueuse buccale. Elles se s’aggravaient (Annexe Aa) après la poursuite du traitement par VDZ, avec extension aux gencives et à la langue. Les corticoïdes topiques, per os et mésalazine étaient inefficaces. Les symptômes gastro-intestinaux du patient s’amélioraient. Les prélèvements locaux bactériologiques et viraux étaient négatifs. La biopsie de la muqueuse buccale montrait un infiltrat inflammatoire avec de nombreux polynucléaires neutrophiles et éosinophiles dans la lamina propria, et quelques cellules inflammatoires dans l’épiderme. Aucun granulome n’était présent. L’immunofluorescence directe ne montrait pas de dépôts immuns dans l’épithélium ou la membrane basale. Les anticorps anti-peau étaient tous négatifs, excluant les maladies bulleuses auto-immunes. Le VDZ était impliqué et arrêté. Les lésions buccales commençaient à s’améliorer et avaient complètement disparu dans les deux mois suivant la dernière injection de VDZ (Annexe Ab).
Discussion |
Des ulcérations de la muqueuse buccale sont décrites chez des patients traités par anti-TNF et VDZ. Dubinski et al., dans Inflamm Bowel Dis en 2018, ont rapporté une incidence de la stomatite aphteuse trois fois plus élevée chez les patients traités par VDZ que par traitement par anti-TNF alpha, et l’ont décrite comme une manifestation extra-intestinale (MEI), au même titre que le syndrome de Sweet, l’érythème noueux ou la cholangite sclérosante. Dans notre cas, les lésions sont apparues quelques jours après la première injection de VDZ et se sont aggravées dans les semaines qui ont suivi, malgré l’amélioration des symptômes de la maladie sous-jacente. Nous avons exclu les infections et les maladies bulleuses auto-immunes. Il n’y avait aucun antécédent de lésions buccales similaires chez ce patient. Plusieurs traitements, y compris les corticoïdes systémiques à forte dose, n’ont pas amélioré la stomatite. En revanche, c’est après l’arrêt du VDZ que l’affection buccale a complètement guéri. Au vu de l’évolution, nous pensons que la gingivostomatite est un effet secondaire direct du VDZ, plutôt qu’une manifestation extra-intestinale de la maladie sous-jacente.
Conclusion |
La gingivostomatite est un effet secondaire rare direct du VDZ, plutôt qu’une MEI des MICI sous-jacentes. Les cliniciens doivent être conscients de cet événement indésirable, qui pourrait être considéré à tort comme une MEI des MICI.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Gingivostomatite, Védolizumab
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.169. |
Vol 146 - N° 12S
P. A138 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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